Édouard Vaillant, Charles Gambon, Félix Pyat, plusieurs rues de Bourges portent le nom de communards du Cher, bien que les raisons de leur attribuer un nom de rue soient liés à la notoriété historique de ces personnages, plus qu’à la célébration de la Commune de Paris.
D’autres communards connus ou méconnus n’ont pas eu droit à une plaque de rue, mais ils ont habité une artère de Bourges, comme en témoignent leurs biographies (beaucoup de lectrices et lecteurs de gilblog en feront la découverte). Malheureusement, si le nom de leur rue est connu, on ne sait pas précisément dans quelle maison ils sont nés ou dans quel immeuble ils habitaient.
Enfin, d’autres voies ont été nommées d’après des hommes ou des événements de cette époque ayant un rapport direct avec la Commune et la guerre franco-prussienne. Ce sera une autre occasion de découverte.…
Et voilà que se dessine une visite virtuelle de la ville sur un thème entièrement inédit. Certes cette balade ignore les monuments et l’architecture, mais sous ce nouvel éclairage, Bourges apparaît comme témoin de l’Histoire de la République, grâce à quelques berruyers connus ou méconnus… Des berruyers, et quelques autres, tous citoyens pas ordinaires !
Commençons cette série avec la carte (cliquez sur l’image pour l’agrandir) et la description du projet, et nous poursuivrons au fil des semaines par des pages résumant chaque personnage et l’historique de la rue.
Les communards qui ont habité Bourges :
Charles Ferdinand Gambon. Rue Gambon. On ne présente plus Charles Ferdinand Gambon, avocat, homme de principes et grande figure républicaine et révolutionnaire du XIXe siècle. Après les massacres de La Ricamarie il refuse d’acquitter ses impôts et le fisc saisit une de ses vaches. Cette affaire ridicule est immortalisée par une chanson populaire..Élu député de Paris en 1871, il choisit la Commune à laquelle il participe activement. Il reste un des derniers sur les barricades lors de la semaine sanglante, et réussit échapper aux versaillais. Après l’exil et l’amnistie de 1880, il est élu à nouveau député en juin 1882, il bataille pour l’instruction gratuite et obligatoire, pour la séparation de l’Église et de l’État. >>> Lien.
Francisco Salvador Daniel. Rue Coursarlon. Musicien et musicologue, critique musical, signataire de l'affiche rouge avec Édouard Vaillant, il est nommé directeur du Conservatoire de Paris par la Commune. Mais ce ne sera que pour quelques jours. Pendant la semaine sanglante, il défend une barricade. Arrêté à son domicile par les versaillais, Francisco Salvador Daniel est fusillé au coin de la rue, sans jugement ni condamnation. >>> Lien.
Francis Jourde. Rue Branly. Francis Jourde était délégué de la Commune aux finances. En compagnie de Rochefort et d’autres déportés il s’évada de Nouvelle Calédonie. “Jourde fut ministre des Finances de la Commune, et sa pauvreté n’en fut pas diminuée”, déclare Édouard Vaillant. >>> Lien.
Jean Rama. Rue d’Auron. Membre de l’association L’Éducation Nouvelle, il travailla à la commission de l’enseignement de la Commune avec Édouard Vaillant. >>> Lien.
Gervais Bourdinat. Rue du Chevreau. Menuisier, entrepreneur en charpente et menuiserie. Déporté en Nouvelle Calédonie, puis devenu notable local, il fit don de sa collection d’armes Kanak à sa ville natale. Une exposition d’une rare qualité au Musée du Berry, donne à voir la collection et le contexte historique de la Commune (1er juillet 2020/10 mai 2021). >>> Lien.
Louis Rossel. Rue de la Cage verte. Membre de l’état-major du génie à Bourges, il rejoint la Commune pour continuer la lutte contre l’envahisseur Prussien et devient un des chefs militaires de la Garde nationale fédérée. >>> Lien.
Édouard Vaillant. N’a pas habité Bourges, mais une longue rue du quartier Saint Privé porte son nom. Ce Vierzonnais est à l’origine du décret instaurant l’école laïque obligatoire et gratuite, onze ans avant Jules Ferry. Plus tard, fidèle aux idéaux de la Commune, Vaillant encourage dans le Cher la formation de chambres syndicales, de Bourses du Travail, de coopératives ouvrières, de consommation et de crédit. Avec Jean Jaurès et Jules Guesde, il est à l’origine de la création du Parti socialiste en 1905. En 1911, il est l’auteur du premier projet global d’assurance sociale couvrant tous les risques de la vie (chômage, accidents, maladies, vieillesse, infirmité, abandon). >>> Lien.
Félix Pyat. La modeste rue Félix Pyat (qui n’a pas habité Bourges) est bien peu en rapport avec la forte personnalité du Vierzonnais Félix Pyat, communard, auteur dramatique célèbre en son temps, homme politique et tribun éloquent. C’est lui qui pendant la Commune, présente le décret de séparation de l’Église et de l’État, trente-quatre ans avant la loi de 1905 ! >>> Lien.
Henri Brisson. 38 Rue des Arènes. Député républicain, il n’était pas communard mais a courageusement proposé un vote d'amnistie dès le 13 septembre 1871, refusé par une Chambre majoritairement royaliste. >>> Lien.
Auguste Blanqui. N’a pas habité Bourges, mais une rue porte son nom (de la rue Barbès à la rue Diderot). Louis-Auguste Blanqui, surnommé l'enfermé passa trente-cinq ans de sa vie en prison pour son action révolutionnaire. Arrêté et emprisonné juste avant la Commune, il était considéré par de nombreux communards comme un chef de file. Condamné à la déportation, mais incarcéré pour raison de santé, il fut libéré en 1879. >>> Lien.
Paul Verlaine. Employé de la ville de Paris, partisan de la Commune comme beaucoup d’artistes, Paul Verlaine reste à Paris en mars 1871. Car Verlaine n’est pas seulement un ”poète maudit” et un révolté, il refuse d’obéir à l’appel de Thiers qui demande aux fonctionnaires de rejoindre Versailles en emportant leurs dossiers. >>> Lien.
Léon Gambetta. N’a pas habité Bourges, mais une rue porte son nom (elle va du carrefour de Verdun à la rue Gambon). Gambetta joua un rôle important dans l'avènement de la IIIe République proclamée le 4 septembre 1870. Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de la Défense nationale, il quitta Paris en ballon pour rejoindre Tours et organiser la levée de troupes contre les Prussiens. Il fut l'artisan des lois constitutionnelles de 1875. >>> Lien.
Giuseppe Garibaldi. Né Josep Garibaldi le 4 juillet 1807 à Nice (département des Alpes maritimessous le 1er Empire) et mort à Caprera le 2 juin 1882. Général, homme politique et patriote italien. Il est considéré, comme l’un des "pères de la patrie” italienne, il se mit auservice de la République après la révolution du 4 septembre 1870 et commanda l’armée des Vosges. “Le seul des généraux qui ont lutté pour la France et qui n’ait pas été vaincu" proclamera Victor Hugo. Le 15 mars 1871, par un vote unanime les 1 325 délégués des 215 bataillons de fédérés lui demandent de devenir le général en chef de la garde nationale parisienne de la Commune, mais se jugeant trop vieux, il refuse. Une rue située ente l’avenue Ernest Renan et la rue des Dahlias, proche de la place Malus, porte son nom. >>> Lien.
Georges Clémenceau. N’a pas habité Bourges, mais un boulevard porte son nom quartier Saint Bonnet. Jeune député, Clémenceau tenta en vain d’apaiser les tensions entre le gouvernement et la Commune et s’opposa aux manœuvres de Thiers qui refusait de négocier avec les communards. >>> Lien.
Boulevard de Juranville. Marque le souvenir de la bataille contre les Prussiens où de nombreux soldats berrichons tombèrent (200 morts et 300 blessés) le 28 novembre 1870 . >>> Lien.
Monument des enfants du Cher morts pour la patrie 1870-1871. Surplombant la rampe Marceau, cette statue imposante de Jean Baffier, montre un gaulois tenant une épée forgée dans le fer de sa charrue et rend hommage aux enfants du Cher morts pour la patrie lors de la guerre de 1870-1871. C’est un des rares monuments mentionnant les morts de 1870 et 1871. >>> Lien.
Arthur Rimbaud. En 1870, durant la guerre avec la Prusse, Arthur Rimbaud fugue à deux reprises pour aller à Paris rencontrer des poètes. Pendant la Commune de Paris, âgé de seize ans, il prend parti pour les insurgés. Le doute plane encore sur son enrôlement parmi les Francs-Tireurs . Mais il est indéniable qu’il fut communard par conviction politique comme en attestent ses poèmes révolutionnaires, dans lesquels il exalte la grandeur et la défaite tragique de la Commune. >>> Lien.
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