Henri Brisson. Journaliste, homme politique, fils de Louis Brisson (avoué à la cour Royale) et Adélaïde Froment, est né à Bourges le 31 juillet 1835. Une plaque, en souvenir de l’homme d’État, indique sa maison natale 38 rue des Arènes. Henri Brisson n’est pas un communard, mais un de ses actes rattache solidement ce républicain à cet événement historique.
La rue des Arènes, qui sent bon le gallo-romain (comme l’écrit joliment Roland Narboux dans son Histoire des rues de Bourges), va de la place Planchat à la rue d’Auron en longeant l’ancien rempart. Elle est toute proche de la place de la Nation, où se situaient les arènes gallo-romaines. En bordure de cette rue, se trouve le Palais de justice installé dans les bâtiments de l'ancien couvent des Ursulines, après avoir quitté la maison de Jacques Coeur (d’où l’appellation de ”Palais Jacques Cœur”), située presque en face. Détail singulier, une partie de cette rue eut pour nom "rue de la Femme qui accouche" car des sages-femmes y étaient établies entre 1668 et 1846.
- Après ses études au lycée de Bourges, Henri Brisson fait son droit à Paris et se lie d'amitié avec des professeurs démissionnaires pour refus de serment à l’Empire. En 1856, il entre dans la franc maçonnerie où se révèle son talent oratoire. En 1859 il contribue à la création du Progrès de Lyon, journal libéral, hostile à l’Empire, il y publie une rubrique que le préfet du Rhône fait bientôt interdire. Il collabore à de nombreux journaux avec des articles politiques républicains.
Après la révolution du 4 Septembre 1870, Henri Brisson entre comme garde national dans le corps d’artillerie du colonel Schœlcher, mais il le quitte pour remplir les fonctions d'adjoint au maire de Paris. Le 31 octobre 1870, il est un des signataires de l’affiche qui convoque les Parisiens pour l’élection d'un conseil municipal; lorsque cette mesure est désavouée par le gouvernement de la Défense nationale, il donne sa démission.
Henri Brisson n’est pas élu dans le Cher en février 1871, mais à Paris, et siège à l'Union Républicaine (dite d’extrême gauche), mais il décide de ne pas participer à la Commune.
Le 13 septembre 1871, bien qu’il n’ait pas approuvé la Commune, il est le premier député qui propose une amnistie pour les communards condamnés, mais sa proposition est rejetée par la majorité ”versaillaise” (royalistes et conservateurs) de la chambre. L’amnistie ne sera votée qu’en 1879 et 1880.
Dans le Cher il est élu conseiller général dans le canton de Vierzon en 1877. Franc-maçon, anticlérical, il est partisan convaincu de l'éducation primaire obligatoire (initiée par un décret de la Commune, rappelons le).
Le 3 mai 1883, en présence de Jules Ferry, il inaugure à Vierzon la première école nationale professionnelle (ENP). Ce lycée porte encore actuellement son nom.
Son nom est associé aux lois sur la liberté de la presse, l'autorisation des Syndicats, la séparation entre l'Église et l’État. En 1899, il prend parti pour Alfred Dreyfus.
Il poursuit sa carrière politique et devient président du Conseil des ministres en 1885 et 1898. Il meurt le 13 avril 1912 à Paris.
> Sources.
Histoire des noms des rues de Bourges, par Roland Narboux. Éditions CPE.
Bourges pas à pas, par Georges Richet. Éditions Horvath.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert. L’Alandier.