16e page de la série sur les noms des rues de Bourges pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris. Située tout près du rond point Marceau, ”Aux enfants du Cher morts pour la patrie 1870-1871” est un des très rares monuments aux morts de la guerre de 1870 et 1871 existant en France. Figure symbolique, le paysan gaulois créé par Jean Baffier a fondu le soc de sa charrue pour en faire un glaive... Il a abandonné son activité pacifique et transformé son outil pour forger une arme destinée à défendre la patrie.…
En 1892 naît à Bourges un projet de commémoration de la bataille de Juranville et des soldats du 19e régiment du Cher morts durant ces combats. En 1896 on organise une souscription pour réunir les fonds nécessaires. Jean Baffier, sculpteur réputé (et natif du Cher), est chargé du projet.
En 1864, émerveillé par la beauté de la cathédrale de Nevers Jean Baffier veut devenir tailleur de pierre. Il est commence sur le chantier de restauration de la cathédrale et suit les cours de l'École des Beaux-Arts de Nevers. À Paris il devient élève d'Aimé Millet et de Joseph Garnier et taille la pierre pour Rodin. Il se fait connaître par des figurines en bronze pleines de vie représentant des travailleurs et il crée des statues monumentales et des bustes de personnages historiques (Louis XI, Jean-Paul Marat, François Rabelais, Saint Just, Jean-Jacques Rousseau, Michel Servet). On peut voir son remarquable Louis XI devant la Poste à Bourges.. Il expose au salon de 1880 un buste de la République. Il réalise également de remarquables étains décorés de motifs végétaux.
L’emplacement du monument est d’abord prévu place Planchat, puis en haut de l'esplanade Marceau au bord de la place Séraucourt. Dans une lettre adressée au maire de l’époque et datée du 8 mars 1902, président de la commission chargée de sa mise en place propose de l’installer ”à l’emplacement du rond-point Marceau, la perspective est vraiment superbe et il serait difficile d’en découvrir une autre de même beauté”. La municipalité se range à ces arguments. La statue est livrée en 1902 et finalement installée en bordure de la place Séraucourt, à quelques mètres du rond point. Devant l’air résolu et la force virile qui animent le personnage, accentuées par son cou massif, les berruyers lui donnent le surnom de l’homme taureau.
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> Sources.
Histoire des noms des rues de Bourges, par Roland Narboux. Éditions CPE.
Bourges pas à pas, par Georges Richet. Éditions Horvath.
Voir dans gilblog la page sur la bataille de Juranville. >>> Lien.
Voir dans gilblog la page sur Jean Baffier. >>> Lien.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert. L’Alandier.