La bataille de Juranville rappelée par un boulevard de Bourges (15).

Juranville-Beaune-La-Rolande-2Chanson La bataille de Juranville1-Plan Bourges-Communards copie

15e page de la série sur les noms des rues de Bourges pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris.
Des centaines de soldats des bataillons de Mobiles du Cher paieront un lourd tribut à la guerre lors de la bataille de Juranville (Loiret), le 28 novembre 1870. Un événement qui pèsera lourd dans le vote des électeurs du Cher
le 8 février, alors qu’une partie de la France est occupée par les Prussiens. 

Le boulevard de Juranville et la place du même nom ont été dénommés ainsi par une délibération du conseil municipal de Bourges le 16 août 1893, quelques années après la bataille de Juranville. Le boulevard va du pont d’Auron au carrefour de la rue Gambon et de l’avenue d’Orléans, la place de Juranville est face à la halle au blés. Cette voie située à la limite du quartier d'Auron, et suivant la rivière s'appelait auparavant rue Saint François ou encore rempart Saint François.

Entre le 19 juillet 1870 et le 10 mai 1871, la guerre franco-prussienne se déroule dans une quarantaine de départements français. Si le Cher est peu touché (quelques intrusions et pillages des Uhlans dans le nord du département), 300 soldats de trois bataillons de Mobiles du Cher paieront un lourd tribut à la guerre lors de la bataille de Juranville (Loiret), le 28 novembre 1870. 

Le village de Beaune-la-Rolande tenu par les Prussiens, était un verrou qu’il fallait faire sauter pour aller vers Paris. Il était occupé par le 10e corps de l’armée prussienne. 

Les divisions françaises avançaient parallèllement vers Paris sur un front de 80 kilomètres. Le plan d’attaque prévoyait que les 18e et 20e corps d’armée encercleraient le village, le 20e corps devait attaquer frontalement et sur l'aile gauche dans un mouvement enveloppant, tandis que le 18e corps devait attaquer sur l'aile droite. Ce 18e corps d’armée commandé par le général Bonnet comprenait trois bataillons de Mobiles du Cher créés à Bourges le 17 juillet 1870, et placés sous les ordres du lieutenant-colonel Paul de Choulot.

Mais le 18e corps d’armée, stoppé par les Allemands à Juranville n’arrive jamais. Les combats de Juranville et Lorcy interrompent sa progression. Pendant ce temps, le 20e corps avec deux divisions, attaque Beaune-la-Rolande sans parvenir à briser la résistance des Prussiens retranchés dans la ville à l'abri de l'ancien mur d’enceinte. Les tirs de l’artillerie prussienne prennent de flanc les troupes françaises. Le sort de la bataille tourne en faveur des Prussiens. Le général Crouzat, voyant que la bataille tourne au désastre et que le 18e corps n’arrive pas, tente de monter une attaque de la dernière chance mais cette tentative échoue. 

La bataille s’avère très coûteuse pour les Français, les pertes s'élèvent à environ 1 000 tués et 3 500 blessés et prisonniers. Les Prussiens ont perdu 817 hommes (tués, blessés ou prisonniers). Le bilan de la défaite est lourd aussi pour les Berrichons : le nombre de morts s’élève à 200 hommes (dont trois officiers), 300 blessés, et une vingtaine de disparus.

En 1873, afin d’honorer les vaillants “moblots” le département du Cher érige un monument au hameau Pavé-de-Juranville. La Garde Mobile, statue en bronze d’une gauloise en deuil, tenant dans les mains des couronnes de lauriers (œuvre du sculpteur berrichon Jean Valette) est inaugurée le 28 novembre. Sous son piédestal, un caveau recueille les restes mortuaires des soldats tués.

À Bourges, après des obsèques religieuses à Saint-Pierre-le-Guillard, le 25 mars 1871, les sépultures du commandant Charles Martin, du lieutenant Girardin et du capitaine Jarlot au cimetière des Capucins deviennent un lieu de pèlerinage pour les vétérans et les familles. Et en 1902, on érige près du rond point Marceau, ”Aux enfants du Cher morts pour la patrie 1870-1871” qui est un des très rares monuments aux morts de la guerre de 1870 et 1871 existant en France. Figure symbolique, le paysan gaulois créé par Jean Baffier a fondu le soc de sa charrue pour en faire un glaive... Il a abandonné son activité pacifique et transformé son outil pour forger une arme destinée à défendre la patrie.… 

> Lire dans gilblog : Parcours des communards de Bourges. 150e anniversaire de la Commune de Paris.  >>> Lien.

> Sources : Il y a 150 ans, la bataille de Juranville par Christian Roth dans Le Berry Républicain. >>> Lien. 
Wikipedia. Bataille de Beaune-la-Rolande. >>> Lien. 
Histoire des noms des rues de Bourges, par Roland Narboux. Éditions CPE.
Bourges pas à pas, par Georges Richet. Éditions Horvath.
La Commune et les communards du Cher, par Jean-Pierre Gilbert. L’Alandier.

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