Voici une petite compilation extraite de quelques articles récents parus sur plusieurs sites de la presse et du web. Elle est mêlée de quelques commentaires faits maison et entièrement à la main pour assaisonner un peu. Inutile de jouer aux devinettes, les sources sont en bas de page.
Le FMI a avoué qu'une équation arithmétique fausse l'avait conduit à minorer l'impact des restrictions budgétaires sur l'économie des pays. En clair, les "grands économistes mathématiciens experts américains de l'économie libérale qui savent tout", viennent de comprendre ce que les manifestants grecs, portugais, espagnols, français et tous les autres indignés hurlent depuis quelques années : les cures d'austérité imposées sont comme les saignées des médecins de Molière, qui vous tuent plus sûrement que le mal. À présent, on sait que les chiffres qui justifiaient tous ces tours de vis ne valaient pas un clou...
En effet un des dogmes inscrit dans les traités de Maastricht et de Lisbonne, selon lequel un pays ne peut pas avoir plus de quatre vingt dix pour cent de dettes, comparées aux richesses qu’il produit, vient de s’effondrer sous l’effet des études de trois universitaires américains. Ils ont démontré que ceux qui ont inventé ce critère pour appliquer les réductions des crédits publics ont truqué leurs chiffres. La réponse des accusés vaut d'être encadrée, elle est impayable : ils ont déclaré qu’il s’agissait d’une erreur dans l’utilisation des tableaux que fournissaient leurs ordinateurs (encore l'informatique !). Décidément, on est bien peu de choses...
Olivier Blanchard directeur du département Recherche du Fonds Monétaire International (une "autorité" économique de niveau mondial), vient de publier un rapport dans lequel il avoue que le FMI (et avec lui, l’ensemble des dirigeants européens, ministres des finances, Banque centrale, Commission européenne…), ont totalement sous-estimé les effets mortifères des politiques d’austérité qui nous sont infligées. "Coefficient budgétaire" et "règle d'or" sont les mots qui servent de camouflage à cette politique autoritaire. En obligeant conseillant aux gouvernements d’Europe de réduire les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités (c'est ce que Sarkozy a fait en France et ce qui s'est fait en Espagne au Portugal et en Grèce, mais en pire), le FMI a fait chuter la demande intérieure et plongé l'économie dans le marasme. Nous en connaissons les conséquences, ce sont les faillites en série, les privatisations d'entreprises et de biens publics, l'explosion du chômage, l'aggravation de la pauvreté et de la détresse sociale. Tout ça s'est exprimé dans les manifestations d’Athènes, de Madrid et de Lisbonne, et dans notre pays contre la "réforme" des retraites il y a peu, et plus récemment contre la loi dite de "sécurisation de l'emploi" (encore un bel exemple de langue de bois pour dire faciliter les licenciements).
Il en va de même avec un autre dogme que les médias répètent complaisamment : la France devrait sans cesse abaisser le "coût du travail", en comparaison de ce qui se fait en Allemagne. L'élément central de cette démonstration due à Mario Draghi (président de la Banque centrale européenne et ex Goldman Sachs, dit Super Mario), consiste à comparer la rémunération des salariés en valeur nominale (inflation inclue), avec la productivité en valeur réelle (hors inflation). Evidemment, avec cette tricherie on fait croire qu'en France les salaires augmentent plus que la productivité ! Et François Hollande a gobé ça lors d'un Conseil européen en mars dernier. En tous cas, c'est ce que dit le quotidien allemand "Frankfurter Allgemeine Zeitung" dans un article du 19 mars. N'accablons pas Hollande, car Sarkozy en son temps nous a servi le même argument avec cet air convaincu qui n'appartient qu'à lui...
> Donc les "experts" du libéralisme économique se trompent et mentent avec aplomb, les politiciens répètent les mensonges des "experts" (est-ce qu'ils y comprennent quelque chose ?), les télés vouées à la propagande du néo-libéralisme invitent les "experts" sur leurs plateaux. "Il n'y a pas d'alternative à l'austérité !" déclare Christine Lagarde, la directrice du FMI. Le message des nuls a encore de l'avenir....
> Sources :
L'austérité est une erreur de calcul. Hervé Gattegno dans Le Point le 19 avril.
L'incroyable erreur des experts du FMI. Marianne. >>> Lien.
François Hollande berné par Mario Draghi. La Tribune. >>> Lien.
Mediapart. >>> Lien.
Pas d'alternative à l'austérité. AgoraVox. >>> Lien.
Les vrais économistes sont ailleurs, ils font leurs cours, ils donnent des conférences et écrivent des livres. Les économistes atterrés. >>> Lien.