Aujourd’hui, si vous laissez votre adresse mail sur des “réseaux sociaux”, forums ou autres pages web, votre adresse électronique risque d’être récupérée par des robots au service de petits malins qui l’utiliseront à des fins commerciales, publicitaires, ou pour tenter de vous arnaquer. D’autres peuvent même l’intercepter sur un message qui transite par l’Internet. Votre adresse sera enregistrée, puis revendue à d’autres petits malins qui vous enverront des quantités de publicités. Et voilà comment votre boite à lettres électronique est envahie de spams….
Évidemment, cette nuisance est énervante et pénible. Plus grave, c’est une atteinte à la vie privée : notre adresse n’appartient qu’à nous, elle ne peut être utilisée sans notre autorisation.
Les États Unis ont été les premiers à réagir contre les spammeurs, mais pas seulement pour ce motif. Outre Atlantique, les entreprises comme Facebook, Yahoo, Amazon et tutti quanti, enragent à cause du manque à gagner créé par ces vols de données. Des données qui nous appartiennent et dont ils entendent faire un usage commercial, mais légal… Pas très joli, ça.
C’est pour ces raisons que Sanford Wallace, dit “le roi du spam” (parce qu’il s’était lui même couronné de ce titre), vient d’être jugé et condamné le 14 juin 2016 à trente mois de prison. Et ce n’est pas tout, il est condamné à verser trois cents dix mille euros de dédommagements et devra après sa détention passer encore cinq ans en liberté surveillée.
En août 2015, Wallace, qui vit à Las Vegas, avait reconnu sa culpabilité pour ses activités aux dépens de Facebook qui avait porté plainte. Le “roi du spam” avait admis avoir piraté cinq cents mille adresses copiées dans Facebook de novembre 2008 à mars 2009. Il avait ensuite envoyé vingt-sept millions millions de messages par le même réseau. Le ministère de la Justice états-unien indique que “Wallace a illégalement obtenu, stocké et exploité des données sur des utilisateurs de Facebook et gagné de l’argent en re-dirigeant des utilisateurs vers d’autres sites web”.
On ne sait pas combien de dollars a rapporté à Sanford Wallace la vente des adresses copiées frauduleusement. Mais en tous cas, Las Vegas, capitale des jeux d’argent, ne lui a pas porté chance ! Ce jour là, la chance a préféré Facebook …et nos adresses.