"Cette question de la différence entre le travail et l'assistanat est aujourd'hui l'un des des vrais cancers de la société française" a déclaré Laurent Wauquiez, (Ministre chargé des Affaires européennes) le 8 mai 2011. Ainsi les chômeurs, les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA, ex RMI) constitueraient le "cancer de l'assistanat" qui mine la France. Laurent Wauquiez reproche aux chômeurs ou aux pauvres d'être "assistés" par les aides sociales (il faut savoir que le RSA représente une dépense d'environ trois milliards d'euros).
Eh bien, gilblog fait une révélation : les riches sont les vrais assistés, ils vivent d'aides sociales et fiscales, de privilèges divers, et bien plus que les pauvres ! Évidemment, ils sont un peu honteux d'aller pointer aux Restaurants du coeur, au Secours catholique ou au Secours populaire, alors ils sont assistés autrement, plus discrètement...
Gilblog, c'est incroyable, mais dis nous, comment cela est-il possible ?
Eh bien voilà...
> Pour commencer, ils sont assistés par des taux d'imposition très "sociaux". Les réformes successives du barème de l'impôt sur le revenu décidées entre 2000 et 2007 par les gouvernements de "gauche" et de droite, ont coûté au budget de l'État (c'est à dire aux français), plus de cent milliards d'euros d'assistanat au total, selon le Syndicat unifié des impôts.
Les réductions d'impôt des "niches fiscales" liées à des investissements, le traitement fiscal de faveur des revenus et des plus-values de valeurs mobilières (actions et obligations qui échappent au barème de l'impôt progressif), plus environ trois milliards d'euros de remboursement d'impôt du bouclier fiscal sur cinq ans : le montant de l'assistanat direct aux plus riches atteint chaque année plusieurs dizaines de milliards d'euros. Chiffre à rapprocher des trois milliards du RSA.
La suppression du bouclier fiscal, qui prendra effet en 2013, et la réduction des taux d'imposition de l'Impôt sur la fortune (ISF) qui s'applique en 2011, vont se traduire par une nouvelle aide aux riches. Selon le Canard enchaîné, Liliane Bettencourt ainsi "assistée" verra ses impôts (impôt sur le revenu et ISF) divisés par quatre, soit 4 % de ses revenus. C'est le taux d'imposition pour un contribuable qui touche 1 300 euros net par mois !
> Les gains des patrons français en 2010. Salaires fixes astronomiques, bonus, stock-options, dividendes (et parachutes dorés). Voici les PDG français les plus "assistés", ils ont empoché plus de 4 millions d'euros de revenus en moyenne, soit 190 fois le salaire moyen français...(établi par le journal l'Expansion).
Jean-Paul Agon (L'Oréal) : 10,75 millions d'euros. Bernard Arnault (LVMH) : 9,76 millions d'euros. Gilles Pélisson (groupe hôtelierAccor): 8,8 millions d'euros. Benoît Potier (Air liquide): 7,85 millions d'euros. Franck Riboud (Danone): 7,12 millions d'euros. Maurice Lévy (Publicis): 6,22 millions d'euros. Christophe Viehbacher (Sanofi-Aventis): 6,13 millions d'euros. Henri de Castries (Axa): 5,7 millions d'euros. Jean-Pascal Tricoire (Schneider Electric): 5,52 millions d'euros. Lars Olofsson (Carrefour): 5,48 millions d'euros. Ces messieurs ont-ils travaillé plus pour mériter ces privilèges extravagants ?
> Et les banques, dans quelle situation de misère et de malnutrition sont elles pour bénéficier de l'assistance des États ? Sachez que les citoyens d'Europe les enrichissent depuis que les États ont l'obligation d'emprunter aux banques privées à des taux supérieurs à ceux de leurs propres banques d'État (oui, je sais ça fait trop de fois état) ? L'article 104 du Traité de Maastricht du 7 février 1992 dépossède les États de la possibilité d'émettre des crédits productifs à un faible taux d'intérêt, ce qui a pour conséquence de livrer les emprunts d'État aux banques privées... qui font payer le prix fort. C'est ainsi que la dette publique augmente de plus en plus pour enrichir toujours davantage les banquiers et que la France paye actuellement plus de 40 milliards d'euros d'intérêts aux banques auxquelles elle a emprunté. Comment ça marche ? Les banques privées financent des achats d'obligations des différents États auprès de la BCE à un taux de 1%. En pratiquant un taux d'intérêt moyen de 4,5% en Europe, les banques font donc un bénéfice de 3,5% ...
Ce système qui siphonne l'argent public (c'est à dire le nôtre) vers les banques a été inauguré en France le 3 janvier 1973, sous la présidence de Georges Pompidou, avec Giscard d'Estaing son Ministre des Finances. Cette année là, une réforme importante des statuts de la Banque de France est mise en oeuvre, l'article 25 stipule que "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France". Il ne reste que les banques privées pour le faire... Vous aviez déjà compris, la France était très en avance et montrait la voie de l'Europe sociale...
> Les fraudeurs des charges sociales jamais inquiétés sont aussi une espèce assistée. Environ vingt milliards d'euros par an échappent aux recettes de la Sécurité Sociale : 79 % du total de ces fraudes proviennent des entreprises qui ne déclarent pas leurs salariés. Près de 12% des patrons dans les industries du bâtiment et le textile sont des tricheurs qui payent 5% de leurs effectifs au noir (rapport parlementaire cité par Marianne du 25 juin 2011). Sans cette tricherie massive, les comptes de la sécu seraient équilibrés, alors que le gouvernement fait payer la note aux cotisants et aux malades !
> Et il y a l'assistance de tous les jours..Lorsqu'une entreprise achète une machine pour remplacer des salariés, elle les licencie et réalise des bénéfices, laissant ensuite la collectivité (c'est à dire nous les contribuables) payer le chômage des employés. Lorsqu'une entreprise pollue les nappes phréatiques (en réalisant l'économie du traitement de ses polluants), ce sont les consommateurs qui financent la dépollution dans leur facture d'eau... De même les banques ou les stations-service qui remplacent les employés par des automates, ou les supermarchés qui remplacent les caissières par des caisses automatiques, tous prélèvent leurs bénéfices... sur la collectivité (qui prend en charge les chômeurs créés par ces entreprises).
> Et puis il y a encore les gagne petit... Bernard Tapie retrouve fortune après un arrangement avec une cour d'arbitrage créée sur mesures. Christine Lagarde, ministre des finances, est Conseillère municipale de Paris payée quatre mille euros par mois en étant toujours absente depuis 2008. Luc Ferry était payé quatre mille cinq cents euros euros par mois pour des cours qu'il ne donnait pas. Tous des assistés ! Et on pourrait allonger la liste en cherchant un peu.
> Conclusion : l'assistanat aux riches est aujourd'hui l'un des des cancers de la société française. Voilà un nouvel avatar de l'état providence dont les "experts" bien pensants de la pensée unique ignoraient l'existence !
Mais aider les riches, en avons nous les moyens ?
Laurent Wauquiez aurait mieux fait de se taire.
> Sources : AgoraVox, Rue 89, Wiki societal, Le canard enchaîné, google
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/grace-a-l-umps-les-riches-assistes-94562
http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-assistanat-un-faux-sujet-96339