Au petit matin, le "Bou El Mogdad", qui était amarré près du pont Faidherbe, quitte Saint-Louis et entame la remontée du fleuve vers l'est. À sa gauche, la rive mauritanienne, à sa droite la rive sénégalaise - je ne sais dire ni babord ni tribord, en Wolof.
L'itinéraire de la "Route des comptoirs" sur le fleuve Sénégal : Saint-Louis, le Parc naturel du Djouj, Richard Toll, Dagana, et enfin Podor.
Le mécanicien se nomme Ousmane, il nous montre fièrement la salle des machines..
Construit en 1950, le bateau a connu des fortunes diverses (voire romanesques), mais il est toujours vaillant.
Sur le quai du barrage de Diama un enfant nous toise, "Donne moi un bic !".
La première étape sera le barrage de Diama, fruit de la coopération du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali.
Les trois pays riverains se sont associés pour la réalisation de cet ouvrage destiné à éviter la salinisation du fleuve, à réguler son débit, à permettre l'irrigation, et dans l'avenir à favoriser la navigation. Une nouvelle route reliant Nouakchott à Dakar passe dessus.
L'écluse semble taillée tout juste à la dimension de notre bateau.
Baba le timonier, soixante quinze ans mais le regard vif, dirige la maneuvre au millimètre.
Quelques pélicans guettent le poisson, dans un instant ils vont plonger.
Étape suivante : le Parc national du Djouj, seize mille hectares et des millions d'oiseaux.
Un envol d'oies cendrées.
La plupart sont des migrateurs, nous ne verrons que ceux qui sont encore là en cette saison (désolé, pas de flamants roses en mai).
Un cormoran sèche ses plumes au soleil.
Pélicans, cormorans, hérons cendrés, jacanas, ibis, aigrettes, cigognes noires, martins-pêcheurs, oies cendrées, canards… le passage du canot les dérange à peine.
Dans la savane, des zébus, phacochères, antilopes, chacals. On ne les a
pas vus, mais dans les roseaux il y a aussi des varans, des crocodiles et
quelques gros serpents.
