Posé sur une île de sable, entre deux bras du fleuve Sénégal, Saint-Louis est le lieu d'amarrage du "Bou El Mogdad", le bateau qui nous emmène Marie et moi pour quelques jours sur la "Route des comptoirs".
D'abord possession portugaise, Saint-Louis, comptoir français depuis 1638, doit son essor à la traite des esclaves, et au commerce de l'or, de l'ivoire, de la gomme arabique. Escale mythique de l'Aéropostale, la ville fut longtemps la capitale coloniale française de l'Afrique de l'ouest, avant d'être détrônée par Dakar.
La "Maison rose" - à l'intérieur un charmant patio, des galeries ombrées, une terrasse donnant sur le fleuve, de beaux restes coloniaux. Nous y avons croisé Randy Weston, venu pour un concert au Festival de Jazz de Saint-Louis, qui se déroulait cette semaine là.
On ressent un peu tout celà en se promenant dans les rues aux maisons colorées (parfois délabrées), ornées de balcons, cachant des cours intérieures où poussent des bougainvillées.
La splendeur de la ville appartient au passé, mais aujourd'hui on esaaye de rattrapper le retard et on restaure.
Le port de pêche, avec ses innombrables barques décorées, le poisson qui sèche au soleil, la foule grouillante,
Sur l'avant de ces mini bus de transport en commun brinqueballants, on peut lire: "Alhamdoulilahi". Ce n'est pas le nom de l'entreprise (comme je croyais naïvement), mais ça signifie "Dieu est grand", ou "à la grâce de Dieu" comme disent de petits malins...
les voitures rafistolées, la queue de camions frigorifiques,
est une autre facette de la ville. On peut plonger un peu dans l'histoire et
dans l'atmosphère de Saint-Louis en voyant le beau film "Caprices d'un
fleuve", de Bernard Giraudeau.
Au détour d'une rue, je vois cette modeste plaque qui salue une gloire de Saint-Louis : Battling Siki, premier champion du monde de boxe africain. Il battit Georges Carpentier en 1922, il n'avait que vingt cinq ans ! Après une fin de carrière moins glorieuse et une vie agitée il mourut assassiné, à New-York.
Un chapitre du livre "Boxing business", de Roland Passevant lui est consacré.