Le quai de Podor et les anciennes maisons du commerce colonial.
La "Route des comptoirs", est un terme un peu romanesque pour les escales que sont Richard Toll, Dagana et Podor. Ces villages abritaient autrefois de petites garnisons et des maisons de commerce sur les quais, c'était suffisant pour imposer l'activité coloniale alors florissante et envoyer via le fleuve les esclaves et les marchandises à Saint-Louis.
Richard Toll. La "folie" du Baron Roger, le bâtiment est classé, mais proche de la ruine. Dans le domaine où le baron acclimatait des végétaux et faisait des recherches agronomiques, paissent aujourd'hui des chèvres et des cochons.
À part le fort de Podor, tout est maintenant très décrépit, mais l'Afrique a bien d'autres priorités. Grâce aux efforts tenaces d'une association locale pour sauver le patrimoine de Podor (tiens, içi aussi), des fonds européens et français ont permis une restauration d'une partie du fort – son bâtiment central. Dans le modeste musée une des salles abrite une très touchante exposition consacrée aux travaux d'un photographe local,
qui exerçait au temps des chambres, des soufflets et des plaques de verre, son nom était: Oumar Ly.
Mais le spectacle le plus beau est celui des rives baignées par les belles eaux vertes du Sénégal,
les villages aux maisonnettes de banko, souvent des champs verdoyants irrigués par de vaillantes motopompes,
les pirogues des pêcheurs, ou des familles qui rejoignent l'autre rive,
les enfants qui se baignent et nous saluent de leurs cris,
les lavandières, encore et encore des lavandières.
Dans les villages, des marchés animés, pastèques, tomates, mangues, oignons, poissons, frippes, chaussures nike,
poteries, quincaillerie, articles de bazar. Et puis des échoppes où l'on vend de tout,
où l'on coiffe, où l'on
coud sur de vieilles Singer, où l'on rafistole tout ce qui est métallique ou
mécanique… Des belles vêtues à l'occidentale ou à l'africaine vont et viennent,
et de fortes mamas en boubous s'affairent.
Chèvres, moutons et zébus sont à leur aise et broutent on ne sait quoi parmi les tas d'ordures où se mêlent les boites de sodas écrasées, les sacs en plastique, la paille et le sable.
Le retour vers Saint-Louis et Dakar se fait par la route. On verra des baobabs.
Marie, grande voyageuse devant l'éternel, a eu l'idée de cette balade africaine. Bises, Marie.