Vendredi 13 avril. Vernissage de la nouvelle exposition
du musée de la poterie de la Borne, "GLOIRE AU SALOIR". Un thème bien
choisi car les saloirs sont une production emblématique de La Borne, et le
cochon un animal emblématique de la vie rurale d'autrefois....
J'emprunte à Jean Pascaud, président de l'association du
musée de la poterie, de très larges extraits de la présentation souriante qu'il fit le soir
de cette inauguration. "Bien que n'étant pas sous le ciel du Céleste
empire, nous plaçons cette vingt et unième exposition sous le signe du cochon.
En 2007 nous mettons à l'honneur une production traditionnelle de La Borne : le
saloir. Le saloir, cet ancêtre du congélateur, ne nécessitant aucune dépense
d'énergie, a représenté une production très importante des poteries de La Borne.
C'est le grès qui était employé pour conserver dans la saumure les
viandes que l'on souhaitait garder longtemps. L'art et l'habileté du tourneur
étaient appréciés dans sa dextérité à réaliser le plus gros saloir – le modèle
le plus gros, dû à François Guilpain, et d'une contenance de six cents litres
est exposé au musée du Berry. Quelle fierté pour le tourneur de livrer un
saloir ventru et le plus souvent décoré d'ourlets et de festons !"
En Berry (et ailleurs) on peut voir de nombreux saloirs exhibés
fièrement dans les jardins où ils abritent désormais des potées de fleurs.
Voilà une fin plus qu'honorable… Citons à nouveau Jean Pascaud.
"Il n'est pas possible de parler du saloir sans évoquer
le sel et la gabelle. Cette taxe, créée par Louis XI fit de la vente du sel un
monopole au profit du trésor royal. Et comment évoquer cet impôt sans citer la
Principauté souveraine de Boisbelle, dont les habitants – les Bornois en
faisant partie – étaient exemptés de taille et de gabelle."
La Borne se situe à la limite séparant l'ancienne
Principauté de "franc alleu", et le royaume – était un terrain de
choix pour l'activité des faux saulniers, et les tentatives des gabelous pour y
mettre fin. Une fin qui fut définitive avec l'abolition de la gabelle en 1790.
Dans les vitrines centrales du musée figurent de nombreux saloirs aux formes généreuses, de La Borne mais aussi d'ailleurs. Des textes explicatifs sur cette production, le sel et la gabelle, éclairent le visiteur de l'exposition.
Le musée expose toujours de très belles poteries
traditionnelles du dix huitième au vingtième siècle, et des poteries imagées de
la dynastie Talbot. Chaque année de nouvelles pièces viennent enrichir la
collection présentée au public.