Jeudi 7 février. Hier (mercredi 6 février), une délégation s’est rendue à la Préfecture du Cher pour déposer la pétition signée par 1163 habitants de la commune qui s’opposent à l’épandage de boues toxiques de la station d'Achères (Yvelines), près de chez nous. La délégation des habitants d’Henrichemont, La Borne et alentours, comptait plus de trente personnes, notamment Madeleine Soligny (Présidente de l’association "Les amis de La Borne"), et Jean Pascaud (Secrétaire de l’association de pêche "AAPPMA la petite Sauldre"). À Argent sur Sauldre, ce sont 1500 signatures qui ont été réunies, comme nous l’a indiqué la déléguée d’Argent, Michèle Dassas (adjointe au Maire), qui s’était associée au groupe. Jean-Claude Morin, conseiller général avait signé la pétition. Maxime Camuzat, était venu en personne soutenir la démarche. Par un courrier adressé à l’association, monsieur Pointereau (retenu au Sénat), a regretté de ne pouvoir participer.
La délégation a été reçue par monsieur Somavilla, directeur du service Aménagement assisté du directeur du service Environnement. Selon monsieur Somavilla les boues d'’épandage de la station d’Achères, si elles sont conformes aux normes en vigueur, peuvent être dispersées sur tout le Cher Nord. Quand on sait que (selon les associations écologistes) les normes françaises dans ce domaine sont bien en deçà des normes européennes et de ce qui est souhaitable pour garantir leur inocuité, quand on sait que la “SIAAP” (société émettrice des boues de la station de Seine-aval, Achères) procède elle-même aux analyses, on ne peut être qu’effrayés par la réponse de ce monsieur. Au fait, est-il en mesure de présenter aux élus et à la population les documents actualisés attestant de cette "conformité" aux normes ? Peut-il affirmer que ces déchets ne sont pas chargés en métaux lourds - cadmium, nickel, plomb, mercure ? Peut-il affirmer qu'ils ne contiennent pas d'hydrocarbures, de pyralène (non soluble dans l'eau), et de dioxine ? Tout ça est toxique, monsieur Somavilla le sait-il ? Quels contrôles et quelles analyses, seront effectués sur ces boues ? Par quel laboratoire indépendant ?
Le Préfet va-t-il autoriser l’épandage malgré l’'avis négatif de la population, malgré l’avis négatif des conseils municipaux de la région concernée, malgré l’avis négatif du commissaire enquêteur ?
Si le Préfet donnait son autorisation en s'abritant derrière des "normes" et sans faire procéder au préalable à des analyses actualisées, il ferait un choix contre la santé publique et l'environnement, et pour les intérêts d'’une société privée qui veut se débarrasser de ses déchets au détriment de nos concitoyens et de quelques agriculteurs abusés ...
Avec l'affaire des hormones de croissance actuellement devant la justice, l'actualité démontre cruellement que les normes et les procédures évoluent * , et qu'elles protègent mal ceux qui sont responsables de manquements. ...Ne parlons pas des victimes.
Monsieur le préfet, nous restons vigilants.
Lire le site Naturavox :
http://www.naturavox.fr/article.php3?id_article=2389
* Preuve que les "normes évoluent, le comité de pilotage pour les PCB (pyralènes notamment) vient d'être créé par les Ministres de la Santé, de l'Écologie et de l'Agriculture. Sa mission est d'évaluer les risques pour la santé et l'environnement causés par ces dérivés chimiques chlorés qui polluent la plupart des grands fleuves, à cause des rejets industriels. Les pyralènes ne sont pas solubles dans l'eau, leur durée de vie est de 94 jours à 2700 ans (selon les molécules). On ne sait pas encore comment s'en débarrasser. (Libération du 7 février 2008).