Le Conseil général du Cher va-t-il demander au Préfet de retirer l'arrêté de février 2009 autorisant l'épandage des boues du SIAAP ? Il semble bien que oui. Une motion devrait être proposée au vote des élus du CG le 7 décembre, il se confirme que de nombreux Conseillers généraux ont l'intention de voter favorablement. Faisons un petit tour d'horizon...
> Le collectif des associations a eu un entretien avec le groupe "Avenir pour le Cher" qui avait désigné Jean-Claude Morin pour le représenter. Jean-Claude Morin, Conseiller Général et maire d'Henrichemont, est aussi agriculteur, et à ce titre il est opposé à l'utilisation des boues comme engrais. Pour lui les boues sont avant tout un déchet et "il est très exagéré de les présenter comme un engrais". En tant que maire il s'est exprimé contre les épandages du SIAAP à plusieurs reprises, et le Conseil municipal d'Henrichemont a émis un vote défavorable. Jean-Claude Morin essaiera de convaincre ses collègues de groupe "Avenir pour le Cher", et fait remarquer que la discipline de groupe n'est pas la règle chez les élus de l'opposition au Conseil général.
> Groupe Socialistes et Divers gauche: Le rendez vous avec le collectif d'associations anti boues du SIAAP s'est déroulé lundi 23 novembre au Conseil général. Pour le groupe socialistes Pascal Méreau, Pascal Viguié (qui avaient exprimé vigoureusement leur soutien lors du rassemblement de Blancafort), ainsi que Paul Bernard et Irène Félix. Ils ont exprimé leur inquiétude à propos du contenu erroné du dossier préfectoral, et ont réaffirmé leur volonté politique de soutenir le collectif anti boues. En conséquence, le groupe Socialistes et Divers gauche a décidé de soumettre une motion demandant le retrait de l'arrêté Préfectoral, au vote des conseillers généraux lors de la séance du 7 décembre.
> Autre entrevue lundi 12 octobre, avec Jean-Pierre Charles, Maxime et Camuzat, Marie Christine Baudoin, groupe des élus Communistes et Républicains.
Pour ces élus, il n'est pas opportun d'accepter les boues du SIAAP, alors que le Cher a des difficultés pour trouver des solutions à ses propres déchets.
La Préfecture ne peut pas invoquer la solidarité entre régions, quand la seule qui ait cours consisterait à se débarrasser dans le Cher des déchets de la région parisienne, sans contre-partie.
La pollution des sols (nitrates, triazines) s'étend sur notre département, on ferme des captages d'eau potable, il n'est pas nécessaire d'aggraver la situation dans le Cher.
Le dossier préfectoral comporte un nombre important d'erreurs préoccupantes quant à la possibilité de suivi de l'épandage en respectant l'environnement.
La préfecture n'a pas voulu tenir compte du refus massif des maires, ni des conclusions du Commissaire Enquêteur, signe révélateur du mépris de la démocratie et de l'avis des élus locaux.
En conclusion, comme Maxime Camuzat l'a exprimé à plusieurs reprises au cours des rassemblements, le groupe des élus Communistes et Républicains renouvelle son soutien au collectif d'associations. On apprend depuis ce rendez-vous que le groupe votera pour la motion demandant le retrait de l'arrêté Préfectoral.
> La question de l'épandage des boues du SIAAP dans le Cher "dépasse les clivages politiques traditionnels", pour reprendre la formule consacrée. En général, les habitants du Cher, quelles que soient leurs préférences politiques sont contre. Vingt trois Conseils municipaux directement concernés ont refusé les épandages du SIAAP. Certains Conseillers généraux y sont fermement opposés, d'autres, comme Yves Fromion ou Rémy Pointereau sont contre mais avec des nuances. D'autres sont clairement favorables à tous les épandages, sans doute parce qu'ils sont agriculteurs, ou à cause de leurs liens avec la Chambre d'agriculture ou la Préfecture, d'autres encore ne remettent pas en question les informations venant de leur milieu professionnel. Il sera donc très intéressant d'analyser les votes des uns et des autres, ou leur présence dans la salle au moment de se prononcer. Les berrichons, les associations anti boues du SIAAP et tous les défenseurs de l'environnement pourront compter et nommer leurs alliés au terme du vote du 7 décembre.