La Borne. Méry ès Bois. Quand les bureaux de poste changent... en fermant ! | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Méry ès Bois. Quand les bureaux de poste changent... en fermant !

Avez vous entendu en novembre ce spot radio de la campagne publicitaire de la Poste : "125 241 personnes ont répondu à l'enquête "paroles de clients". 85 % pensent qu'on est de plus en plus à leur écoute dans les bureaux de poste. Les bureaux de poste changent et c'est vous qui le dites." 

MeryEsBois-poste-fermeture-300

Étonnante manière de changer. La Poste s'enorgueillit d'être "à l'écoute des clients" et elle ferme des milliers de bureaux ! Miracle de la privatisation et des directives européennes !!! Depuis 2003, soixante trois mille employés sur deux cent quatre vingt mille, ont  été rayés des effectifs par la direction de La Poste et cinquante cinq mille emplois supplémentaires seront supprimés d’ici 2015. Mais il y a toujours autant de travail car les achats en ligne sur l'internet ont fortement augmenté le nombre des colis, ce qui compense la baisse du courrier.

Les conséquences de la politique absurde de la direction de La Poste se manifestent dans le Cher. Bengy-sur-Craon, Blet, Cuffy, Saint Amand-Montrond, Bourges, Nérondes, Sancergues, Morogues, Massay, Villegenon, Saint Martin d’Auxigny, La Chapelle d’Angillon, Méry-ès-Bois... ces bureaux de Poste sont touchés par les restructurations, réorganisations, réduction des horaires d'ouverture et suppressions de postes. Environ quarante pour cent des bureaux du département sont menacés de fermeture. Car, si l'on en croit les augures de la la libéralisation totale du traitement et de la distribution du courrier postal : "le réseau dans sa configuration actuelle de treize mille bureaux, constitue un handicap pour l’ensemble des activités commerciales de La Poste". Vous avez bien lu :  les bureaux de poste constituent un handicap pour servir la clientèle ! À quand la suppression des timbres et des facteurs ?!

Dans nos villages la politique de la direction de La Poste entraine des conséquences qui rendent la vie quotidienne difficile. La situation à Méry-ès-Bois (six cent vingt-huit habitants, population en hausse de près de deux pour cent), illustre cette situation  de manière particulièrement absurde.

La fermeture du bureau de poste a été décidée "de façon unilatérale, sans négociation avec la municipalité, ce qui est pourtant obligatoire depuis janvier 2011, et sans que la direction ait daigné répondre aux courriers du maire" déclare Jean-Claude Berniot, porte-parole du comité de défense. "C'est d'autant plus inacceptable que la Poste avait déjà réduit l'ouverture hebdomadaire du bureau de 18 à 12 heures en mai". Et ce n'est pas tout. La réaction de colère est la conséquence d'une succession d'événements...

En 2006, réduction de moitié des horaires. En réaction une pétition recueille trois cent trente signatures. En juin 2010, la direction de la poste annonce la fermeture du bureau à la municipalité. Le Conseil municipal proteste, une nouvelle pétition recueille quatre cent soixante signatures ; le projet est annulé. Mai 2011, La Poste réduit à nouveau ses horaires, notamment le samedi. Troisième pétition avec trois cent cinquante et une signatures. Malgré deux démarches du maire de la commune, la direction départementale, méprisante, refuse de répondre. Depuis le mois d'août, le bureau de poste est fermé tous les après midi, tous les mercredis et tous les samedis ! Quatre matinées d'ouverture par semaine, il ne reste plus grand chose de la Poste à Méry-ès-Bois !

Conséquence incroyable : les mériboisiens doivent désormais se rendre à la Poste d'Henrichemont (treize kilomètres) pour la Banque postale et à celle de Saint Martin d'Auxigny (dix sept kilomètres) pour le courrier. C'est pratique hein ? 

Un Collectif de Défense pour le maintien du bureau local s'est créé, pour protester contre la fermeture du bureau le samedi matin, et pour demander sa réouverture. Lors de deux récentes manifestations (samedi 22 octobre et samedi 26 novembre), à Henrichemont et à Saint Martin d'Auxigny, soixante mériboisiens sont venus faire la queue devant le bureau de poste. Ils venaient y faire leurs opérations et exprimer leur protestation et leur colère.

Le Conseil Municipal de Méry-ès-Bois refuse la fermeture du bureau de poste et son remplacement par une agence postale à la charge de la commune. En effet, ce serait l'abandon du service public, une charge supplémentaire pour la commune (en salaires, en locaux et en matériel), et un alourdissement des impôts locaux des six cent trente mériboisiens. Payer plus pour un service minimum, c'est  exactement le contraire du service public et de l'égalité de traitement des citoyens.

D'autres actions se préparent à Méry-ès-Bois car le maire Michel Desir, le Conseil municipal et les mériboisiens n'entendent pas en rester là. Nul doute qu'on entendra parler bientôt de nouvelles actions.


> Lire dans gilblog cet article de 2009 : On votera dans le Cher. Privatiser la Poste il faut être timbré !