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Bascoulard, hyper réaliste avant l'heure ?

BdJuranvilleBascoulard1954

Marcel Bascoulard. Les arbres du boulevard de Juranville à Bourges. Dessin à la plume,1954.

À force de dépeindre Bascoulard en le résumant à sa figure originale et tragique, on ne parle pas de l’artiste ... c’est bien dommage. Dessinateur autodidacte et naïf, doté d’un regard d’une acuité exceptionnelle, d’une mémoire visuelle non moins exceptionnelle, Marcel Bascoulard nous a légué une oeuvre unique. 

> Unique par l’humilité du créateur devant le sujet. Tirant un peu d’argent de la vente de ses dessins, il les voulait aussi précis que possible, sans autre ambition apparente que de les vendre grâce à leur minutie et leur ressemblance au sujet.

> Unique, car cette humilité ouvre sur une esthétique qui lui est propre. Les paysages déserts qu’il décrit s’imposent par une espèce de nudité qui leur confère une présence et une force singulières.

Le temps opère des reclassements étonnants : avec le regard d’aujourd’hui, on peut penser que  Bascoulard a été un hyper réaliste à son insu.... 

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Marcel Bascoulard. Une rue du vieux Bourges. Esquisse à la plume. 1956.

> Le trait de Marcel Bascoulard. Un dessinateur se reconnaît à un trait continu, ferme ou nuancé, sans hésitation, même dans l’improvisation d’une esquisse. Chez Bascoulard, au contraire, on reconnaît la manière de dessiner d’un autodidacte, c’est par la juxtaposition d'un ensemble de petits traits courts, presque hésitants (“presque” hésitants), qu’il cerne son sujet, définit les valeurs et les matières. Et c’est là justement qu’opère le petit miracle du graphisme de Bascoulard: cette manière naïve de former le trait de la plume est dépassée par le coup d’oeil et le geste de l’artiste, Bascoulard en fait un style. Ses paysages sont reconnaissables entre mille, ils n’appartiennent qu’à lui. 

Par leur grande pureté et leur candide intransigeance, les artistes dits “naïfs” atteignent parfois les hauteurs, l’oeuvre de Marcel Bascoulard en est certainement un exemple.

120 oeuvres originales sont exposées (trop brièvement) du 9 au 24 février 2008 au Conseil général du Cher, salle du Duc Jean, Place Marcel Plaisant à  Bourges.

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Un beau livre: “Bascoulard” de Patrick Martinat - Art et photos éditions. Il en reste encore un chez "Point virgule", rue d'Auron.

Deux revues : “La Bouinotte” numéro 102, hiver 2007. 6 €.

“Le cahier dessiné” numéro 2. Dossier de Frédéric Pajak, nombreux inédits. Éditions Buchet-Chastel. 26 €.

Association ”Souvenir Marcel Bascoulard” 49 rue Charlet 18000 Bourges. 02 48 70 17 45.