Tiruvadi Jagadisan a travaillé chez Monsanto-Inde pendant près de vingt ans, dont huit ans comme directeur général des opérations. Il vient de se prononcer contre la nouvelle variété d’aubergines génétiquement modifiées (brinjal Bt) lors d’une consultation publique à Bangalore qui a contribué à l'interdiction de cet OGM par les autorités Indiennes. Il révèle que l’entreprise Monsanto "avait l’habitude de falsifier les données scientifiques" transmises aux organismes gouvernementaux Indiens, afin d’obtenir les autorisations de commercialisation pour ses produits.
L’ancien directeur de Monsanto-Inde indique que les agences de réglementation gouvernementales, avec lesquelles la société avait l’habitude de traiter dans les années 1980, s’appuyaient uniquement sur les données fournies par l’entreprise pour décider des homologations des herbicides. "Le Bureau Central des Insecticides était censé donner son accord à partir de données spécifiques provenant de plantations et de variétés indiennes. Mais il acceptait tout simplement des données en provenance de l’étranger fournies par Monsanto. Ils n’avaient même pas un tube à essai pour valider les données et, parfois, les données proprement dites étaient truquées !" a déclaré M. Jagadisan.
"À cette époque, Monsanto entrait dans la filière des semences et j’avais l’information selon laquelle un gène 'Terminator' devait être incorporé dans les semences fournies par la firme. Cela signifiait que l’agriculteur devait acheter au prix fort de nouvelles graines à Monsanto chaque fois qu’il mettait en culture", se souvient-il.
Monsanto avait annoncé la création d’une unité de fabrication du butachlore en collaboration avec Hindustan Insecticides. "Les négociations ont duré un an et pendant ce temps, Monsanto a importé et vendu des quantités importantes de ce produit et réalisé des bénéfices énormes". Puis la société mère est revenue sur ses engagements. "J’ai quitté la compagnie car j’avais le sentiment que la direction de Monsanto aux Etats-Unis exploitait notre pays", a déclaré monsieur Jagadisan.
Bien entendu, Monsanto dément ces affirmations...
> Cette information est à rapprocher de celle ci : Le 15 juillet 2009, le gouvernement canadien annonçait qu'il délivrait une autorisation de mise sur le marché à Monsanto et Dow AgroSciences pour un nouveau maïs OGM le "SmartStax". Cette plante possède une particularité unique en son genre : elle combine huit gènes modifiés (2 herbicides et 6 insecticides). Mais l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) qui a délivré l'autorisation ne s'appuie sur aucun élément scientifique. Et Santé Canada, l'autorité en charge de la santé publique canadienne, n'a réalisé aucune étude d'impact, ni sanitaire, ni environnementale... Les associations canadiennes protestent, on s'en doute.
> Et comment procède l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA) ? Est-ce qu'elle prend pour argent comptant les dossiers remis par Monsanto ? On aimerait bien savoir....
> Résumé de Contre Info : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2991
Publication originale India Today par Dinesh C. Sharma le 9 février 2010.
Les mots ont un sens.
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