Depuis longtemps le sujet du groupe Bilderberg reste cantonné sur le web. À part quelques journaux, comme La Tribune de Genève (ou le magazine Marianne récemment), rares sont les médias qui enquêtent sur Bilderberg. Ils font semblant d'ignorer son existence quand ils ne traitent pas de "complotistes" ceux qui osent en parler. Tournez la page. Et c'est ainsi que les citoyens sont bien informés...
Le groupe de Bilderberg fondé en 1954 par Walter Bedell Smith, chef de la CIA, le prince Bernhard des Pays-Bas le Premier ministre belge Paul Van Zeeland, Paul Rijkens patron d’Unilever, comprend cent trente membres, essentiellement américains et européens. La plupart sont des personnalités des affaires, de l'OTAN, de la politique et des médias (Lien >>>). C'est un agent des services de renseignement espagnols Luis Gonzales Mata qui le premier, dévoile le fonctionnement du groupe Bilderberg en 1979 dans son essai "Les maîtres du monde".
Ces rencontres à huis clos sont annoncées (mais dans la discrétion), et ne réunissent que des personnalités publiques. En 2014, par exemple, les invités français de Henri de Castries (président du Bilderberg et président du groupe Axa), sont : Fleur Pellerin (secrétaire d'État au commerce), Emmanuel Macron, (secrétaire général de la présidence), François Baroin (député UMP, maire de Troyes), Nicolas Baverez (ex conseiller de Sarkozy, dirigeant de, Partner, Gibson, Dunn & Crutcher, Benoît Coeuré (membre de la Banque Centrale Européenne), Pierre-André de Chalendar (président de Saint-Gobain), Christine Lagarde (présidente du FMI), Natalie Nougayrède (ex directice du quotidien Le Monde).
Dans un passé récent en 2008, Manuel Valls était aux USA pour la réunion annuelle du groupe de Bilderberg à Chantilly (Virginie). Il y avait aussi ...Christine Ockrent. Et de nombreux membres du gotha des affaires, de l'UMP ou des députés d'alors.
En 2010, l’ancien Secrétaire général de l’OTAN et membre de Bilderberg Willy Claes, admettait que les participants du Bilderberg sont invités à mettre en œuvre les décisions politiques qui sont formulées lors de leur réunion. En 2013, l’avocat italien Alfonso Luigi Marra demandait que le Parquet de Rome enquête sur les activités illégales du groupe, se demandant si la réunion de 2011 en Suisse avait conduit à la sélection de Mario Monti comme premier ministre de l’Italie...
On aimerait bien savoir ce que viennent faire mesdames et messieurs nos élus dans ces réunions pour lesquelles nous ne les avons pas mandatés ? Dans AgoraVox Gilles Sondergger interroge : "C'est quoi, le Bilderberg, pour que des secrétaires d'État puissent y participer sans rendre de comptes à leur gouvernement, à leur presse, à leurs électeurs ? S'il n'y a pas de conspiration, pourquoi ne pas rendre ces réunions transparentes ? Et si elles ne le sont pas, ne serait-il pas bienvenu d'inculper ces élus de conspiration" ? Et Sondergger s'interroge à nouveau : "que des membres du milieu financier ou industriel se rassemblent et débattent, cela peut ne pas concerner la justice, le conseil constitutionnel, ou une éventuelle commission d'enquête sénatoriale. Par contre, que des membres éminents du gouvernement, des personnalités élues par les français, payées grassement par le gouvernement français, participent à ces réunions est proprement choquant. Si pour le moins, ces élus faisaient un compte-rendu officiel des sujets débattus, à l'Assemblée Nationale par exemple, ou à l'occasion d'une conférence de presse..."
Et Bilderberg n'est qu'une partie de la question. Il y a aussi la discrète Commission Trilatérale, qui s'est réunie en avril 2014 et à laquelle participait la présidente de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée Nationale, Elisabeth Guigou. Il faut ajouter pour faire bon poids, la French American foundation et les Young Leaders, la Fondation Saint Simon, et d'autres cercles "d'amitié" franco américains. Un peu comme il y avait la Synarchie avant guerre, un groupe dont l'historienne Annie Lacroix-Riz a mis en l'existence en évidence en faisant parler les archives ...alors que l'histoire bien pensante en niait jusqu'à présent la réalité (conférence à Vierzon le 2 juin 2014).
Que des dirigeants de la finance et de l'industrie et des dirigeants politiques se rencontrent et échangent des idées, quoi de plus normal ? On ne pourrait pas croire qu'ils passent leur temps à s'éviter et que leurs affaires se règlent spontanément ou par télépathie ! Mais pourquoi ne tiennent-ils pas publiquement leurs assemblées comme font les associations, les organisations professionnelles, les clubs sportifs, les syndicats ...etc ? Ets pourquoi n'invitent-ils pas des dirigeants syndicaux, des présidents d'associations, des dirigeants politiques de la gauche radicale et la presse à assister à leurs échanges ? Ont-ils donc quelque chose à cacher ? Quelles discrètes relations s'établissent dans les couloirs de ces "conférences" ? Quelles compromissions ? Quels marchandages ? Quelles corruptions ? Quelle est la participation des services de renseignements ?
> On aimerait que la presse et la télévision fassent enfin leur travail d'enquête et informent les citoyens. Le bon sens voudrait que ces choses soient transparentes et que l'activité de tous ces groupes se déroule au grand jour. Ou bien, les "complotistes" ne sont pas ceux que l'on dit.
> Tribune libre de André Sondergger dans AgoraVox. >>> Lien.
Wikipedia. Le groupe Bilderberg. >>> Lien.
Wikibusterz. Bilderberg 2014 : L’élite se retrouve fin Mai au Danemark. >>> Lien.
Site officiel du groupe Bilderberg. >>> Lien.
Liste des participants à la réunion Bilderberg 2014. >>> Lien.
Bilderberg 2014 : une rencontre sur fond de crise. >>> Lien.
Le comité de direction du groupe Bilderberg (page officielle). >>> Lien.
AgoraVox. Interview d’Annie Lacroix-Riz sur la Synarchie. >>> Lien.
AgoraVox. La clique des Young Leaders. >>> Lien.
Participants à la Commission trilatérale 2014. >>> Lien.