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La "dette publique", une arnaque qui nous coûte cher.

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Le "Collectif pour un audit citoyen de la dette publique" (CAC), vient de publier mardi 27 mai  un rapport qui détruit le mensonge de la dette. Ce rapport important contredit le discours des politiciens de droite et de "gauche" qui prétend que la France vit au-dessus de ses moyens. Il montre que la dette publique aurait été limitée à 43 % du PIB en 2012, au lieu des 90 % constatés (!), si les gouvernements de la France ne s'étaient pas lancées dans une course folle aux baisses d'impôt et avaient refusé des taux d'intérêt exorbitants.

La première évaluation que vient de publier le groupe de travail du Collectif pour un audit citoyen veut lancer le débat. La réalisation d’un audit complet de la dette publique sous le contrôle des citoyens devrait permettre d'ouvrir enfin un véritable débat démocratique sur ce sujet. Notamment pour déterminer quelle partie de cette dette peut être appréciée comme illégitime.

Avec cette première évaluation, le "Collectif pour un audit citoyen de la dette publique" établit de manière précise que 59 % de l’endettement public français a deux causes principales. La première, ce sont les cadeaux fiscaux consentis ces dernières décennies, essentiellement aux plus hauts revenus. La deuxième, ce sont les taux d’intérêt excessifs, qui ont découlé des politiques monétaires en faveur du "franc fort" puis de l’euro "fort". Vous avez bien lu : 59% de la dette publique proviennent des cadeaux fiscaux et des taux d’intérêt excessifs !

Ce constat est sévère, car il signifie que la politique économique actuelle, conduite par François Hollande et Manuel Valls dans le prolongement de celle de Sarkozy, est construite sur un mensonge (largement relayé par les médias et les faux experts économistes). Ce mensonge veut faire croire aux Français que notre pays vit au-dessus de ses moyens et que c’est cela qui est à l’origine du creusement des déficits et de la dette.

Au lendemain des élections européennes désastreuses pour les socialistes (et très mauvaises pour l'UMP), ce rapport ruine le dogme libéral auquel les dirigeants socialistes se sont convertis. Le "Collectif pour un audit citoyen de la dette publique" apporte la preuve de manière très argumentée et chiffrée que les français ne sont pas condamnés à une amende perpétuelle et que d'autres politiques économiques sont possibles.

Le discours bidon des politiciens et des faux experts sur la montée de la dette publique fait comme si son origine était évidente: on nous serine que la cause du mal serait une croissance excessive des dépenses publiques. En conséquence, leur réduction est annoncée comme l’objectif prioritaire de la politique menée en France et dans les pays européens. Par exemple, la baisse des salaires des fonctionnaires, ou le "Pacte de responsabilité" qui prévoit cinquante milliards supplémentaires de réduction des dépenses publiques.

Pour le CAC, cette propagande ne résiste pas à l’examen des faits. Dans son rapport, le collectif montre que l’augmentation de la dette de l’État (79%, soit l’essentiel de la dette publique) ne peut s’expliquer par l’augmentation des dépenses, puisque leur part dans le PIB a chuté de deux points en trente ans ! En réalité, si la dette a augmenté c’est parce que depuis des années l’État s’est privé de recettes ! En exonérant les grandes entreprises et les ménages aisés avec la multiplication des cadeaux fiscaux et des niches, la part des recettes de l’État dans le PIB a baissé de cinq points en trente ans ! 

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Si l’État, au lieu de se dépouiller lui-même, avait maintenu constante la part de ses recettes dans le PIB, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de vingt-quatre points de PIB (quatre cents quatre vingt huit milliards d'euros) à son niveau actuel.

Si l’État, au lieu de se financer sur les marchés financiers depuis trente ans, avait recouru à des emprunts directement auprès des ménages ou des banques à un taux d’intérêt réel de 2 %, la dette publique serait aujourd’hui inférieure de vingt-neuf points de PIB (cinq cent quatre-vingt neuf milliards d'euros) à son niveau actuel.

Voici en quelques lignes un premier aperçu du document de trente huit pages du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique, le lien pour télécharger le rapport complet est en bas de page (c'est gratuit).

Il est souhaitable que de nombreux citoyens lisent ce rapport et ses suggestions. En effet, le document se conclut par une série de propositions destinées à alléger le fardeau de la dette (environ cinquante milliards d’euros d’intérêts par an et plus de cent milliards d'euros de remboursements), pour stopper le cercle vicieux des "réformes" et des politiques d’austérité, et financer les investissements publics. Leur urgence sociale et écologique n’est plus à démontrer.


> Cette étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Animé par Michel Husson du Conseil scientifique d’Attac, avec Pascal Franchet (Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde - CADTM), Robert Joumard (Attac), Evelyne Ngo (Solidaires Finances Publiques), Henri Sterdyniak (Économistes Atterrés), Patrick Saurin (Sud Banque populaire Caisses d'épargne - BPCE).


> Sources: Le premier rapport d’audit du "Collectif pour un audit citoyen de la dette publique" est disponible.  >>> Lien 

Mediapart. Dette publique, l'arnaque neo libérale. Un article de Laurent Mauduit. 27 mai 2014. >>> Lien.

Que faire de la dette ? sur le site du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique.  >>> Lien.