Depuis des années le Code du travail est sous le feu d'une critique partisane. Mais pourquoi donc ?
Depuis des années (ça n'avait pas attendu le débat sur la loi Macron), le Code du travail est critiqué dans les médias à longueur de journée. Et les attaques ne viennent pas de ceux qui travaillent, mais de ceux qui exploitent le travail. Elles ne viennent pas de ceux qui souffrent au travail, mais de ceux qui s’enrichissent sur le travail des autres, dit Gérard Filoche. Le Code du travail serait trop gros, trop compliqué ou encore un frein à l'emploi. Invité de "Là bas si j'y suis", Gérard Filoche (un véritable expert, mais qu'on voit très rarement à la télé) fait une démonstration inverse : si les lois, les conventions sur les durées du travail, les salaires, la sécurité et les droits syndicaux sont là pour protéger le salarié, c’est aussi la qualité du Code du travail qui garantit l’emploi et par conséquent, le progrès économique au service des humains.
On entend tous les jours dans les médias, qu’il faut "déréguler pour libérer les énergies et créer de l’emploi". Mais en France il y a plus de dix ans que les gouvernements "dérégulent". Et depuis dix ans, le chômage s’accroit chaque année ! La loi du 14 juin 2013 devait soi disant "sécuriser l’emploi" en assouplissant les conditions de licenciement. Résultat elle a produit deux cent cinquante mille chômeurs de plus !
Et Macron veut assouplir encore plus les règles de licenciement, ce qui fera encore plus de chômeurs ! La dérégulation à la Macron frappe tout, l’inspection du travail, la médecine du travail, la justice du travail, le droit pénal du travail, les institutions représentatives du personnel, et même le bulletin de paie qui deviendra opaque.
En réalité, la loi Macron n’est pas faite pour la relance de l’économie, elle est faite pour casser le droit du travail, conformément au dogme libéral.
Les arguments de Macron et ses amis s'appuyent (entre autres) sur les arguments du déficit et de la fameuse "dette" qui leur servent de prétexte pour casser les droits du travail. Et on déréglemente partout en Europe, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie et Belgique, et en France. C’est ce que les politiciens et les "experts économiques" appellent en langue de bois "les réformes structurelles". Et gérard Filoche conclut : "ces gens-là, le chômage, ils ne luttent pas contre, ça les arrange, ça fait peur, ça sert d’instrument de chantage. Ils disent que le chômage c’est à cause de la crise, et de la dette, mais ça leur sert surtout à remplir leurs poches" !
.... Et savez vous que :
En France, dix millions de personnes vivent avec moins de neuf cents euros par mois.
En France, Bernard Arnault et Liliane Bettencourt possèdent davantage qu’un tiers des Français.
En France, les aides et exonérations aux entreprises représentaient deux cent vingts milliards d’euros en 2013, sans contrepartie puisqu’il y a toujours six millions de demandeurs d’emploi.
Le patron de TOTAL gagne chaque mois l’équivalent de deux cent soixante trois fois le SMIC.
En France, la fraude fiscale s’élève à quatre-vingt milliards d’euros.
Quatre-vingt sept hommes possèdent au total autant que la moitié de l’humanité.
Trois hommes possèdent autant que les quarante huit pays les plus pauvres.
Pourtant jamais la France n’a été si riche, mais jamais les richesses n’ont été aussi inégalement réparties, s'indigne Filoche. "La République vous rattrapera !" s’était écrié le candidat François Hollande dans son discours au Bourget en janvier 2012, en dénonçant la délinquance financière. On connaît maintenant le résultat de sa promesse...
> Sources : Le blog de Gérard Filoche. >>> Lien.
Là bas si j'y suis - Spécial Gérard Filoche. >>> Lien.
"Vive l’entreprise ?" le dernier livre de Gérard Filoche est publié aux éditions Hugo & cie. 192 pages, format 15 x 22 centimètres. 14,95 euros.