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Paul Jorion. Chômage et disparition du travail.

Aux yeux de nombreux Français, la "lutte prioritaire contre le chômage" n'est qu'une vaste opération de communication qui se résume à créer des stages parkings, quelques emplois aidés, et à éliminer des chômeurs des listes. Une vaste opération qui ne crée aucun emploi. Pôle emploi est devenu une machine administrative (qui ne s'appelle plus Agence nationale de l'emploi depuis longtemps, et pour cause). Pendant que les Diafoirus de la science économique monopolisent les médias, les gouvernants successifs de droite et de gauche droite appliquent les recettes du libéralisme qui visent à transférer toujours plus de richesses prises aux salariés, dans les coffres des multinationales. Tout ce beau monde fait semblant d'ignorer ce qui crève les yeux  :  s'il y a cinq millions de chômeurs en France, c'est qu'il manque cinq millions d'emplois. Ce qui fait aussi cinq millions de malheureux, et fait craindre à ceux qui travaillent de perdre un jour leur boulot. Vous avez dit morosité ?

Pendant ce temps, les médias ignorent les nombreux économistes, sociologues ...etc, qui pensent autrement. Heureusement on entend tout de même les voix de quelques hommes d'intelligence et de bon sens comme celle de Paul Jorion... Vous l'avez peut-être entendu récemment * s'exprimer dans "Ce soir ou jamais". Jorion y expliquait de façon lumineuse et synthétique que l'on a fait disparaître le travail et comment les élites se sont accaparées le capital.


Paul Jorion constate que la Terre ne peut donner un mode de vie à l’occidentale pour tous ses habitants : "Si l’on voulait généraliser à la totalité des êtres humains la manière dont vit aujourd’hui la population des États-Unis, il faudrait douze planètes équivalentes à la nôtre", écrit-il. Alors, il faut stopper l’accaparement des richesses par une infime minorité, une absurdité arrivée au bout de sa logique, une fuite en avant destructrice de la Terre et des Hommes.

Dans son dernier livre "Misère de la pensée économique", Jorion conclut par dix mesures concrètes à administrer sans tarder.

1. Augmenter les salaires plutôt que de favoriser l’accès au crédit.

2. Interdire la spéculation sur les variations de prix, comme c’était le cas dans la plupart des pays jusqu’à la fin du XIXe siècle.

3. Couper le robinet alimentant les paradis fiscaux à la source, en interdisant aux chambres de compensation de communiquer avec eux.

4. Abolir les privilèges des personnes morales (les entreprises) par rapport aux personnes physiques  comme vous et moi. 

5. Remettre l’actionnaire à sa place, celle de simple créancier d’une société et non un goinfre à dividendes.

6. Mettre un terme aux manipulations boursières en interdisant les opérations "haute fréquence" à la micro-seconde.

7. Imposer les multinationales (Total, par exemple) sur l’ensemble de leurs activités, y compris celles qu'elles ont transférées à l’étranger.

8. Supprimer les stock-options et instaurer  une authentique participation universelle.

9. Interdire les dispositifs spéculatifs (immobilier, assurance-vie…) et les remplacer par des systèmes de solidarité collectifs.

10. Enfin, dans un monde où le travail disparaît, la question des revenus doit être mise à plat et faire l’objet d’un véritable débat. 


* Le 28 novembre 2013.

> Source : Ce soir ou jamais. YouTube. >>> Lien.