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Épandage de boues toxiques, l'enquête dit non.

Berry-epandage2 décembre 2007. Le Commissaire enquêteur dépose des conclusions défavorables. Vingt deux Conseils municipaux (sur vingt cinq), se prononcent contre. La balle est dans le camp du Préfet, que va-t-il  décider ?  Et monsieur Fromion, il est pour ou contre ?  Suite du feuilleton....

Pour commencer voici quelques extraits des conclusions du rapport du Commissaire–enquêteur déposées le 23 novembre dernier.

> La lecture des observations, des remarques, des positions des élus, des pétitions, des questions posées et des interrogations, prouve que ce dossier est très sensible et intéresse beaucoup de personnes. La population concernée s'y oppose  (souligné par le Commissaire enquêteur).

> Ce dossier trop technique n'a pas été présenté au préalable. Il aurait demandé en amont une concertation avec les élus, les agriculteurs, la population, la Chambre d'agriculture, les services de l'État, les associations concernées (environnement, pêche, nature ...etc.), et les Syndicats d'aménagement des rivières et ruisseaux.  Les procès-verbaux d'analyse des boues joints au dossier datent de mai-septembre 2005, or nous sommes en 2007 !

> Le dossier d'incidence ne tient pas compte des eaux de ruissellement et d'infiltration, des terres drainées et du risque de pollution sur l'environnement.

> Les zones d'épandage sont situées en Sologne (zone vulnérable), et en Pays Fort sur les bassins versants de la Petite Sauldre, la Grande Sauldre, l'Oizenotte, la Nère, le Barangeon et leurs affluents. La plupart de ces rivières et ruisseaux sont classés en première catégorie, donc très fragiles à la pollution.

> Le coût du transport des quatorze mille tonnes de boues n'a pas été chiffré.

> Les propriétaires fonciers n'ont pas été prévenus de l'épandage de boues sur leurs terres par les exploitants, et manifestent leur hostilité.

> Sur les vingt-cinq communes concernées par le plan d'épandage, vingt deux communes ont délibéré défavorablement. Deux communes n'avaient pas encore fait parvenir leur délibération, une commune a demandé une analyse des boues et un suivi.

> Au vu de tous les éléments négatifs énumérés ci-dessus, conclut le Commissaire enquêteur, j'émets un AVIS DÉFAVORABLE (souligné par l'auteur) à la demande d'autorisation pour le recyclage agricole des boues et compost de boues la station d'épuration Seine-aval (Achères 78) dans le département du Cher. Fait le 23 novembre 2007.

Et monsieur Fromion,  qu'en pense-t-il  vraiment ?

À la lecture de la presse (la Nouvelle république du jeudi 1er novembre 2007), on notait avec satisfaction que monsieur Fromion, avec le Conseil municipal d'Aubigny, avait voté contre l'épandage des boues toxiques. Voilà maintenant que le vibrionnant député amorce une volte face, il déclare en langue de bois (le Berry républicain du 22 décembre 2007) : "Les avis négatifs majoritaires rendus par des communes du Cher… ne doivent pas être interprétés comme un refus" (on dirait du Pierre Dac), et plus loin : "Si le problème des boues du Cher est réglé et s'il reste des terres disponibles, pourquoi ne pas jouer la solidarité !". On croit avoir la berlue….

Alors, si vous n'avez pas encore signé la pétition, vous savez ce qu'il vous reste à faire !