Le Conseil municipal de Lury sur Arnon souhaitait la tenue d’une réunion d’information dans le village. Elle a eu lieu samedi 6 juin en présence de soixante dix personnes environ; ce fut une réunion d’information instructive. L’exposé était présenté par les associations anti boues, mais un représentant de la SEDE était venu exprimer le point de vue pro épandage. On peut résumer cette réunion à plusieurs temps forts : l’exposé, l’échange d’arguments et de questions, un témoignage fort.
Une introduction sous forme de diaporama et de vidéo a permis de situer le projet d’épandage du SIAAP sur le Cher nord, et celui des boues de Bourges, dans le contexte départemental.
L’exposé critique qui a été développé ensuite concernait le plan d’épandage dans les communes concernées, et ses nombreuses incohérences (avec projection des cartes à l’appui). Je ne répéterai pas, lire “Le plan d’épandage est nul” :
Mais ce qui doit retenir l’attention de tous a trait à l’eau. L’examen du plan d’épandage fait ressortir une constante : toutes les parcelles sélectionnées pour recevoir les boues du SIAAP, sont des terrains où les pluies entraîneront les polluants vers les cours d’eau. La conséquence prévisible est que les captages d’eau potable du Cher (dont bon nombre fournissent une eau impropre à la consommation à cause de taux de nitrates trop élévés), recevront les métaux lourds et autres polluants contenus dans les boues. Lire le résumé des arguments anti boues.
Un cadre de la société SEDE a défendu l’épandage par de nombreux arguments et une solide connaissance de son dossier. On a pu mesurer alors le fossé qui sépare les points de vue, car les arguments exprimés en faveur de l’épandage ne faisaient que démontrer la conformité avec les procédures, règlements et normes en vigueur. Mais aucun mot sur les risques de pollution, sur les dangers de l’accumulation, ni sur les autres moyens de traiter les effluents, sauf le sempiternel “ce serait trop cher”. Alors que les associations anti boues du SIAAP alertent l’opinion sur les dangers pour la santé, la réponse est celle d’une administration préfectorale et d’entreprises sourdes à cette inquiétude, une réponse en forme de “c’est conforme”.
Un retraité, ex habitant du Val d’Oise a rappelé comment le scandale des effluents d’Achères a éclaté. De nombreux enfants parisiens nourris dans les cantines scolaires avec des légumes cultivés sur les zones d’épandage des effluents, étaient victimes d’empoisonnements et de maladies, ce qui a entraîné après enquête l’interdiction des cultures potagères sur ces zones du Val d’Oise. Il n’y a pas eu d’arguments à opposer à cette affaire. Mais on apprenait le matin même par La Nouvelle république qu’un nouveau décret fixe désormais les conditions d’indemnisation des risques liés à l’épandage….
Pour conclure, je vous livre une autre information instructive entendue dans le débat. Financés par nos impôts, le SIAAP et de nombreuses stations d’épuration sous-traitent des prestations à la société Veolia et une de ses filiale, la Sede (c’est cette dernière société qui traite les épandages dans le Cher). Or on oublie souvent de faire le rapprochement avec la même société Veolia qui traite, filtre et nous facture les eaux que nous consommons. La boucle du business est bouclée, épandages en amont, filtrage en aval.
Je vous disais bien que c’est une histoire d’eau !
Les associations anti boues organisent un nouveau rendez-vous à Villabon, samedi 13 juin à 10 heures.
Rassemblement pour la protection de l’Environnement à Saint Palais et Alentour - Les Amis de La Borne – Nature 18 – « Ensemble “Association laïque et solidaire de Mérié”. Courriel : respa@aliceadsl.fr
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