En vertu du principe de Pierre Dac "être pour tout ce qui est contre, et contre ce qui est pour", gilblog va traiter aujourd'hui d'un sujet grave et qui éclipse tous les réchauffements climatiques, crises économiques, remaniements ministériels, grippes H2N3, passés et à venir.
Afin de ne pas être accusé de mauvaise foi, j'annonce tout de suite la couleur, et déclare en toute sincérité que mon point de vue est bassement politicien, et je révèle du même coup mon appartenance au Parti d'en rire fondé par Pierre Dac (P.E.R. canal historique).
Vous voila prévenus, je peux en venir au sujet.
> Si vous ne le saviez déjà, le mot qui hante les insomnies des berrichons et qui, par conséquent les empêche de dormir en les tenant éveillés pendant de longues nuits blanches, c'est le berrysianisme.
Attention, le berrysianisme n'est pas une nouvelle maladie, un virus mutant descendant de de ceux qui frappaient traîtreusement les habitants de Brenne ou de Sologne quand ils fréquentaient les étangs insalubres, et qui aurait résisté à un vaccin miraculeux comme seule Roselyne Bachelot sait en dénicher !
> Non, non, berrysianisme est l'idée d'un publicitaire à l'esprit fécond (fécond, avec un d), c'est un nouveau "concept "(avec un cept), c'est le slogan de la campagne de publicité pour développer le tourisme en Berry. Vous pouvez vérifier, la réunion s'est tenue à Châteauroux vendredi 5 novembre 2010, salle du Couvent des Cordeliers.
Selon son auteur, le "concept" de Berrysianisme place le Berry dans un mouvement plus actuel, qui le différencie du positionnement ''tendance'' qu'est le parisianisme...
Jusqu'à maintenant tout le monde croyait que parisianisme est un terme péjoratif désignant une attitude arrogante bien parisienne, qui consiste à placer ce qui se passe dans la capitale au dessus de tout le reste. Le parisianisme, cette manière d'être propre à certains parisiens, est une forme de snobisme. Car Paris, comme chacun le sait, est la capitale de la pensée, de l'intelligence, des arts, du café de Flore et du Fouquet's, de la mode et de la politique... et de la publicité. Bref, si parisianisme est tendance, c'est une tendance ...lourde.
Et si en découvrant cette publicité, les parisiens (dont la plupart connaissent le sens des mots), croyaient que le berrysianisme annonce une attaque terroriste des berrichons snobs décidés à mépriser Paris avec une cruelle agressivité ? Hein ? On en tremble déjà, plus un seul berrichon ne serait autorisé à visiter Paris, et plus un seul parisien ne viendrait dans le Berry. Le flop, l'échec, Trafalgar Waterloo et Berezina, la honte.... Manquerait plus que la gare du TGV Bourges soit déplacée à Nevers, en représaille !
Il faudrait "sortir du Berry éternel et magique pour se démarquer des destinations concurrentes". Pour en sortir, il faudrait d'abord y être entré car ce n'est pas une ou deux années de campagnes publicitaires "magie du Berry" qui ont créé le Berry éternel dans l'opinion des français ! Ho, les publicitaires, un peu de modestie !
L'étude de positionnement identitaire a abouti à un changement fondamental dans les codes de la marque Berry, une nouvelle marque est née: ''Berry Province". Tout ce jargon pour dire : une nouvelle marque. Une nouvelle marque, comme dans le dépliant annonçant les promotions du supermarché. Pourvu qu'ils n'essayent pas de vendre le "Berry Province" au rayon des surgelés !
"Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots", disait Jean Jaurès. En effet, les publicitaires font preuve d'une vanité inouïe, ils prétendent changer la nature de choses dont la compréhension leur échappe, par une astuce verbale. Et ils appellent ça un concept (jusque là, concept signifiait : idée philosophique - ça n'est pas du même niveau sur l'échelle de Richter, tout de même).
> Voyant dans cette affaire l'idée d'un nouveau défi, les journalistes de La bouinotte ont inventé le mot-clé de la prochaine campagne de promotion de la capitale : les parisiens deviendront les "parichons". Ce sera indispensable pour les distinguer des berrysiennes et des berrysiens.
Berrysianisme, parisianisme, parichonisme, ....rigoladisme !
Enfin, ça aurait pu être pire, on a failli avoir... la berrytude.
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