"Ces arbres qu'on abat" : si vous faites une recherche sur Google, sur duckduckgo ou autre moteur de recherche, avec ces mots, vous trouverez une multitude d'articles sur le sujet. Chênes, ormes, platanes, tilleuls... Que ce soit à Grenoble, à Bergerac, à Sully, Agde, Sélestat, Thonon, Markolsheim ou encore Bourges, on les abat, on les abat. Ce qui provoque des réactions, comme on s'en doute. Il semble que presque toujours, les administrations responsables de ces décisions, un peu honteuses de leur zèle destructeur, agissent le plus souvent dans la hâte et sans dialogue. Dans certains cas la sécurité est invoquée, dans d'autres cas, il n'y a pas d'autre motif que la volonté de faire de la place pour ceci ou pour cela.
Faire de la place, c'est en général pour des espace goudronnés sinistres, sans un seul végétal, comme les parkings des grandes surfaces et des hyper marchés où les voitures cuisent allègrement sous le soleil (et nous avec) faute d'ombre. Étrange conception de la ville. Étrange urbanisme où l'humain, le patrimoine et la qualité de vie semblent absents.
À Bourges, les platanes du Prado ont été rapidement coupés pour faire de la place pour les engins du chantier d'agrandissement du stade de basket. Sans doute que les engins auraient du les contourner, ce qui aurait fait perdre de précieuses minutes chaque jour et compromis la rentabilité du chantier... À moins qu'on apprenne que le platane sain est un arbre agressif envers l'homme ?
Pour Roland Narboux, s'exprimant dans le Berry avec des accents sarkoziens : "les extrémistes et autres intégristes de l'écologie, ça suffit" ! Et le maire adjoint à l'écologie poursuit son propos en baptisant l'agrandissement du stade de basket du qualificatif ronflant de "grand projet d'urbanisme" (Roland Narboux devrait réviser son vocabulaire, un équipement ça n'est pas l'urbanisme). En tous cas, on ne pourra pas lui reprocher de flatter ses concitoyens en cette période pré-électorale (les sondages réalisés pour l'actuelle majorité municipale annonceraient-ils déjà la défaite ?).
Dans un communiqué, l'association Nature 18 a réagi, exprimant en même temps le sentiment de nombreux berruyers et d'autres habitants du département. En voici un large extrait.
"Les Tango ont décidé de ne pas danser en compagnie des platanes et ces derniers, en conséquence ont donc valsé rapidement sous l’aboiement des tronçonneuses... Et là, plus question d’arguer que ces arbres majestueux étaient malades car les photographies réalisées par les témoins de ces massacres, nous montrent clairement le contraire lorsque nous observons les troncs sectionnés. Ces géants ont bien été abattus en pleine santé !
Certes, il nous sera opposé qu’à l’échelle de la planète, ceci n’est pas un drame majeur notamment à propos de la biodiversité, ce qui est vrai si l’on est pragmatique et insensible...
Ceci dit, au sein de Nature 18, nous pensons qu’il n’y a pas de petite ou de grande nature, d’une nature que l’on peut détruire et d’une autre que l’on peut classer. Il y a une seule et unique nature qui, sous nous yeux, seule ou aidée par la main de l’homme, construit et nous offre gracieusement cette mosaïque naturelle inégalable qui contribue au bien être de tous ainsi qu’au plaisir de vivre.
A l’instar des marins qui composent avec l’océan, il aurait été souhaitable de négocier humblement avec notre environnement urbain. Une solution positive aurait alors émergé pour la satisfaction et le bonheur de tous les acteurs concernés.
Sans doute, les seuls mécontents se seraient trouvés parmi les rangs des ennemis jurés des corvidés et des pigeons ramiers, sans oublier par ailleurs ceux qui ne supportent aucune fiente sur leurs rutilantes carrosseries.
Au regard du passé, la ville de Bourges montre une certaine cohérence en poursuivant cette politique d’éradication des arbres remarquables. Souvenons-nous des abattages réalisés il y a quelques années avenue Jean-Jaurès... Ne doutons pas que si la nouvelle "Maison de la Culture" voit le jour sur les pentes de la place Séraucourt, le patrimoine arboré paiera une nouvelle fois un lourd tribut sur l’autel de la mauvaise gouvernance !
A l’heure du "Grenelle de l’Environnement", du développement durable et de la valorisation de la biodiversité, Nature 18 déplore ces atteintes à l’environnement en manifestant sa ferme opposition à ces abattages".
Comme Nature 18, on ne peut que faire cette constatation : la municipalité de Bourges, (pourtant organisatrice du Festival International du Film Écologique !) ne semble pas aimer ses platanes....
> Nature18. 16 rue Henri Moissan. 18000. Bourges.
Courriel : vieasso@nature18.org
Site web : www.nature18.org
> Photo Jean-Claude Bourdin.
> Lire dans gilblog : Heureusement, le maire de Bourges est écolo. >>> Lien.