"Bach to 2008" à la cathédrale.
Dimanche 20 avril 2008. Un des beaux concerts de cette trente-deuxième édition du Printemps de Bourges a été la création “Bach to 2008” (coproduction Printemps de Bourges et Nuits Botanique), samedi en la cathédrale Saint-Etienne.
Cette création 2008 de l’Ensemble Musiques Nouvelles partage la musique avec Ibrahim Maalouf à la trompette, et le compositeur mexicain Murcof et ses les volutes électroniques, dans un programme original mêlant des compositions inédites, mais aussi Bach (Chaconne, Prélude et fugue), et Arvo Pärt (Fratres).
Se succédant sans transition, comme un développement musical unique, unissant cordes et musique électronique, les œuvres traversent le temps pour s’offrir à nos oreilles. Les grandes orgues, jouées par Thomas Lacôte, et la composition envoûtante aux couleurs méditerranéennes du franco-libanais Maalouf, se répondent dans un éblouissement sonore mêlant les époques. Ce concert est un voyage libre et étonnant, dans le temps et les styles musicaux, sous la conduite de Jean-Paul Dessy et de ses seize musiciens.
L’acoustique parfaite a grandement contribué à la qualité du concert, sous les voûtes de 37 mètres éclairées par un jeu de lumières qui participait au spectacle. Les spectateurs ont dû supporter une température inférieure à 10 degrés dans une cathédrale sans chauffage, preuve que la musique a su les retenir....
Camille au Théâtre Jacques Cœur : bluffant !
Jeudi 17 avril. Le spectacle de Camille à la fois époustouflant, talentueux, innovant, et très professionnel, bref, on en reste assis. Accompagnée de choristes, de virtuoses des battements de mains et des bruits de la bouche, et aussi d’un piano, elle présentait au Printemps de Bourges les chansons de son nouvel album “Music hole” et celles du précédent, “Le fil”.
Le spectacle est basé sur les performances exceptionnelles de la voix de l’artiste, l’expression du corps, du souffle, du rythme. Camille a su s’entourer d’une petite troupe terriblement efficace, qui la suit au millimètre, la soutient, et semble partager sa folie *. Il faut citer aussi l’autre artisan du spectacle - Matthew Kerr (MaJiKer) - compagnon créatif des aventures musicales de notre chanteuse.
On se souviendra de "Cats and Dogs" où le spectacle se transforme en basse-cour, et de "Money Note", pastiche disco. On retiendra aussi deux jolis moments de chanson : "Pâles septembre" et "Jeune fille aux cheveux blancs" où Camille s’accompagne au piano.
Camille s’offre au public sans se ménager, elle nous la joue personnage libre, imprévisible, tantôt hésitante ou sûre d’elle-même, et surtout consciente de son talent - et son talent est grand, très grand….
* “Du rap, très amateur du genre, aux musiques traditionnelles, le recours au seul corps humain pour produire des sons est une constante. Venu du collectif Saïan Supa Crew, Sly, l'un des deux "human box" qui accompagne Camille, en connaît un rayon sur l'art d'imiter des lignes de basses, des scratches de platine, et tout autre ingrédient de l'univers hip-hop. Deux danseurs à cheval entre le flamenco et les claquettes jouent les appuis, tandis que deux choristes se chargent de la partie grincements, chants, cris… Quand Camille met tout ce beau monde à l'unisson, la mécanique est d'une précision diabolique”. [Véronique Mortaigne- Le Monde]
Le site de Camille : www.camille-music.com/
Yaël Naïm et Loane ouvrent le petit blog...
Mercredi 16 avril. Théâtre Saint Bonnet, les concerts de Loane et de Yaël Naïm. La salle, toute neuve et petite, possède une très bonne acoustique, ce qui fait pardonner un peu le décor d’un exceptionnel mauvais goût à mon sens (des kilogs de peinture dorée partout, et des centaines de moulures qui semblent venir de “brico marché”). Tout compte fait je trouve cette salle plutôt drôle et sympathique.
Loane a une présence sympathique, un trac visible qui la rend craquante, et un joli grain de voix. Elle compose des mélodies charmantes sur des textes qui se limitent pour le moment à raconter quelques émotions de l’adolescence.
Yaël Naïm chante en anglais, elle est d'une autre pointure, elle s’accompagne au piano et en joue fort bien - elle compose de belles musiques et de beaux arrangements - elle sait créer un climat grâce à une voix qui favorise le rêve. Elle a de la malice et de la gaieté, de la présence sur scène, et l’habitude du public. Elle est accompagnée de façon originale par un percussionniste au toucher délicat (oui !), David Donatien. La salle reprend son dernier tube, et participe volontiers à quelques essais de chorale. On passe un très bon moment avec Yaël Naïm et ses compositions.