Mathieu Roblin est un jeune agriculteur d'Henrichemont qui exploite environ deux cents hectares au lieu dit "Les marais" et aux alentours. Il produit notamment du blé, du colza, des pois de printemps et du tournesol. En 2010, il a commencé des semis de légumineuses sous couvert. Dans un avenir un peu plus lointain, il envisage des développements en agro-foresterie, un mode de culture alliant les arbres et les récoltes classiques en pleine terre.
> En 2009, Mathieu Roblin a participé activement à la création d'une "bouchure" en bordure de la route qui relie Henrichemont et La Borne. Un des objectifs de cette plantation était d'empêcher la création des congères qui obstruaient la route, l'autre était de reconstituer le patrimoine. “J’ai constaté que nous consommions autant de fioul pour la maison que pour les machines de l’exploitation, la solution bois s’imposait alors avec évidence. Et puis la beauté du paysage, l’embellissement du cadre de vie, ça compte à mes yeux” déclarait Mathieu Roblin le jour de l'inauguration.
Eh bien, deux ans après, le réseau de bouchures poursuit son développement avec cinq cent mètres nouvellement plantés. Une partie de la haie nouvelle est faite de hêtres, charmes, chênes, châtaigniers, noisetiers. L'autre est plantée d'alisiers, alisiers blancs et de houx, typiques du Pays Fort. Les promeneurs à pied à vélo ou à cheval qui vont depuis Les Talbots jusqu'aux Mançais ou aux Maisons neuves en longeant le bois de La Borne peuvent l'apercevoir. La haie est toute jeune, il faudra suivre le développement de la végétation et attendre un peu pour la voir s'élever bien au dessus du sol.
> Les remembrements pour faciliter l'exploitation des terres agricoles, ont en même temps causé la perte de dizaines de milliers de kilomètres de haies en France. Quarante cinq mille kilomètres de haies ont disparu de 1975 à 1987. Pourtant, les agriculteurs appréciaient leur utilité, en s'y fournissant en bois d'œuvre et de chauffage, en même temps elles protégeaient les cultures du vent et de l'érosion, elles abritaient le bétail et servaient de refuge à de nombreuses espèces utiles.
Les haies assurent diverses fonctions : limite de propriété, rétention et infiltration des eaux de ruissellement, source de bois de chauffage ou de construction, de baies et fruits... protection microclimatique contre les chaleurs excessives ou le vent, avec les haies brise-vent.
Elles présentent de nombreux intérêts pour les cultures et pour l’environnement. Faisant barrière au ruissellement et favorisant l’infiltration de l’eau le long des racines, les haies contribuent à l’alimentation des nappes phréatiques et limitent les effets des sécheresses ou des inondations.
À notre époque, marquée par la réduction de la biodiversité, la haie contribue à la préserver, notamment en faisant vivre des écosystèmes. Les haies vives forment des passages écologiques permettant de relier les sites boisés où vit la faune : sites de nourrissage, de repos, d’hibernation, de reproduction, etc. La haie est aussi un corridor essentiel pour certains champignons forestiers et pour les plantes forestières.
Enfin, elle contribue à embellir le cadre de vie pour les habitants et pour les promeneurs.
Saluons tous les Mathieu Roblin du Berry et d'ailleurs qui reconstituent le patrimoine végétal, saluons aussi leur travail ...et prenons soin des bouchures !