“C’est une première à Henrichemont, le début d’une nouvelle époque peut être : pendant des années on arrachait les haies, maintenant on plante” déclare Jean-Claude Morin en introduction à son petit discours d’inauguration. En effet, la plantation de la bouchure “anti congères” n’est qu’une partie d’un ensemble plus ambitieux que nous allons découvrir peu à peu, au fil des ans. La partie visible s’étale sur six cent mètres en bordure de route, mais le projet va se poursuivre et s’étendre sur plusieurs kilomètres sur les terres de Mathieu Roblin.
Ce qui vient d’être réalisé est le résultat de la coopération entre la municipalité d’Henrichemont, le Conseil général, le Syndicat de pays, le CAUE, et deux agriculteurs : Mathieu Roblin et Christian Torterat (sur la photo avec Jean-Claude Morin). Investissement : 5477 euros, dont 60% pris en charge par le Syndicat de pays, le reste par la commune d'Henrichemont. La bouchure est composée de trois cents érables champêtres, trois cents noisetiers, cent cinquante cornouillers, cent cinquante prunelliers, cent cinquante sorbiers, et cent cinquante cormiers... auxquels il faut ajouter les chênes de Mathieu Roblin.
Mathieu Roblin expose les raisons de son projet de reconstitution des haies : “Je suis un agronome, pas un chimiste” prévient-il, “j’ai beaucoup réfléchi à l’avenir de mon exploitation, située au coeur d’un territoire, à son économie, à son lien avec la société”. Les nouvelles haies (quatre à cinq kilomètres dont des haies à bois) font partie d’un ensemble où se conjuguent le bilan carbone, la réduction de l’emploi des engrais, les carburants et la consommation de fioul domestique. “J’ai constaté que nous consommions autant pour la maison que pour les macines de l’exploitation, la solution bois s’imposait alors avec évidence. Et puis la beauté du paysage, l’embellissement du cadre de vie, ça compte à mes yeux” ajoute Mathieu Roblin.
Je laisse le mot de conclusion à Jean-Louis Boncoeur.
“… Jusqu’au jour où qu’un innocent
Lassé d’vouèr trop loin en avant,
Toutes ceux terres nues et sans vardure,
Creus’ra un foussé dans son champ,
Et su la butte, en align’ment,
Plant’ra trois pieds d’épinat blanc…
Et pt’ête qu’y r’vindra coumme avant,
L’temps des bouchures !”
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Sur la photo, de gauche à droite : Mathieu Roblin, Christian Torterat et Jean-Claude Morin.