La Borne. Pollutions pétrolières. Afrique / USA, deux poids deux mesures. | gilblog-archives. | Jean Pierre Gilbert >

Pollutions pétrolières. Afrique / USA, deux poids deux mesures.

Le pétrole au Nigeria. 

 Cliquez sur l'image  pour l'agrandir

Nnimmo Bassey.

Avec six cent six champs pétrolifères, le delta du Niger fournit 40 % du total des importations américaines de pétrole brut, mais c'est au prix d'une énorme pollution du delta. Comme les pétroliers et le gouvernement local veillent à ne pas divulguer l’information  il est difficile de mesurer le volume annuel de pétrole répandu. Cependant, si l’on en croit deux grandes enquêtes indépendantes réalisées ces quatre dernières années, il s’en déverse autant par an dans la mer, dans les marais et sur terre que ce qui a fui dans le golfe du Mexique jusqu’à présent…  Des centaines d’oléoducs vieux de quarante ans et rongés par la rouille ont envahi la région : le delta du Niger est devenu la capitale mondiale de la pollution pétrolière.


> L’espérance de vie dans les communautés rurales (dont la moitié n’a pas accès à l’eau potable), est tombée à 40 ans à peine depuis deux générations. Les nigériens maudissent le pétrole qui pollue les terres et les eaux et s'étonnent devant les efforts déployés par BP et les autorités américaines pour colmater la brèche dans le golfe du Mexique et protéger le littoral de la Louisiane, alors que rien n'est tenté pour remédier à la pollution dans leur pays.


> Selon un rapport publié en 2006 par le WWF (World Wide Fund) du Royaume-Uni, l’Union internationale pour la conservation de la nature et la Nigerian Conservation Foundation, jusqu’à un million et demi de tonnes de pétrole brut (soit cinquante fois la marée noire provoquée par l'Exxon Valdez en Alaska) se sont déversées dans le delta du Niger durant les cinquante dernières années. En 2009, Amnesty international a calculé que ces fuites représentent l’équivalent d’au moins neuf millions de barils, et l’organisation accuse les géants de l’industrie de violer les droits de l’homme. Les autorités nigérianes ont recensé officiellement plus de sept mille marées noires entre 1970 et 2000, et deux mille grands sites de pollution, la plupart touchés depuis plusieurs décennies. Des milliers d’autres, plus petits, attendent toujours un éventuel nettoyage. 


> Plus d’un millier de procès ont été intentés rien que contre Shell. Mais le géant anglo-néerlandais, qui a noué un partenariat avec l’Etat nigérian dans le delta, soutient que 98 % des cas le concernant sont dus à des actes de vandalisme, de vol ou de sabotage, et seule une infime partie est causée par la détérioration des infrastructures.

> L’ampleur de la pollution dépasse l’entendement et suscite une grande colère dans le pays. “On constate plus de 300 marées noires de toutes tailles chaque année”, s’indigne Nnimo Bassey, responsable au Nigeria d'une organisation écologiste (Friends of the earth). “Mais au Nigeria, les compagnies pétrolières éludent le problème et détruisent les moyens de subsistance des gens et l’environnement. La marée noire du golfe du Mexique est comme une métaphore pour ce qui se passe chaque jour dans les champs pétrolifères du Nigeria et ailleurs en Afrique. Au Nigeria, l’État et les pétroliers en sont arrivés à considérer un niveau extraordinairement élevé de pollution comme la norme. À l’évidence, BP bloque toute législation progressiste, tant aux États-Unis qu’au Nigeria. Ici, les groupes pétroliers se considèrent au-dessus des lois et représentent un danger manifeste pour la planète. Il faut porter ces affaires devant la Cour internationale de justice.”


> Et ça n'est pas tout... Je vous suggère vivement de lire : "Blue Bayou, les ravages de BP dans un autre golfe" sur le site Agoravox.


> Et ailleurs, comment ça se passe ?


> Sources : The Daily planet et Courrier international. Résumé de l'article de John Vidal, The Guardian “Les marées noires oubliées du delta du Niger”

http://thedailyplanet.blogspace.fr/2167550/Les-mar-es-noires-oubli-es-du-delta-du-Niger/


Un commentaire ?