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La clinique à Berlaudiot.

Les nouvelles histoires de Berlaudiot.


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Berlaudiot a décidé qu’il doit changer de braquet, il veut vivre autrement, s’enrichir et profiter de tout le confort moderne, la télé grand écran super plat, le chauffage solaire, la machine à laver à micro ondes, l’internet 12 G, le compteur Linky…. 

“J’en peux pu d’manger l’vert et pi l’sec, faut qu’ça change ! Et pi, à c’t’heure, y a des places à prend’ dans yeu désert médicaux, alors Huguette, j’m’en vas m’fée guérisseur !”. 
À la Charnivolle, donnant sur la cour du café à la Zézette, il y a justement une arrière salle que Zézette accepte de lui louer. Berlaudiot y installe sa clinique.
Le jour du marché, il place une pancarte sur la place sur laquelle on peut lire: “Berlaudiot barre le mal. Pommades et potions bio. Tisanes sans pesticides. Imposition des mains. Magnétisme. Berlaudiot soigne tout. Résultat garanti. Je vous donne mille euros si vous ne ressortez pas guéri !” 

Sans doute inspiré par la Science, Jacques Taillandier, le secrétaire de mairie (dit “l’savant”), un gars qu’a l’nombril pus haut qu’les oreilles, réagit. Le v’la tout emmaliné de voir un hablateux exercer à La Charnivolle. Il décide de punir ce charlatan de Berlaudiot en empochant mille euros à ses dépens, et de faire savoir à la ronde qu’il n’est qu’un galuriau.
Un beau matin, sur de lui, il entre dans la “clinique”. 

Berlaudiot, puisque tu guéris tout, tu peux ti m’raccommoder ça : quand j’mange, j’sens pu rin, j’peux pu fricoter. J’on pardu l’sens du goût ! 

Berlaudiot: Dame, on peut dire qu’ça va mal quand ça va pas bien mon pour’ Taillandier. Bin oui, mon gars, j’m’en vas t’arranger ça ! J’vas qu’ri’ la boîte de soins numéro trente-sept et t’mett’ troué gouttes dans l’avalouére.

À la première goutte, Taillandier s‘exclame : Pouah ! Mais c'est d’l’alcool à brûler !!! 

Berlaudiot lui donne une grande tape sur l’épaule : Félicitations, mon gars ! T’as r’trouvé l’sens du goût, te v’l’a guéri. Ça fera cinq cents euros. 

J’peux vous assurer qu’Taillandier y dort pas d’bon appétit c’te nuit là. Furieux de s’être fait avoir par ce bazagna de Berlaudiot, il rumine sa revanche et se promet de récupérer son argent. 

Quelques jours plus tard, il entre dans la clinique avec une nouvelle ruse.

Berlaudiot, toi qui m’as si bin guéri, tu peux ti m’raccommoder ça : J’on perdu la mémoir’, pus ça va pus c’est pire, je m’rappell’ pu d’rin.

Berlaudiot : Dame oui, bin sûr ! Siése toué là, Taillandier, J’vas qu’ri’ la boîte de soins numéro trente-sept et t’mett’ troué gouttes dans l’bé. 

Taillandier : Holà minute, Berlaudiot !!! J’veux pas huper encore eun’ foué tes gouttes d’alcool à brûler ! 

Félicitations, Taillandier ! J’t’ai fait r’trouver la mémoire. Ça fera cinq cents euros ! 

Taillandier encore plus fumasse que la première fois, paye et sort de la clinique. 

Le matin suivant, après avoir passé la nuit su’ la cord’ à linge il cherche une nouvelle idée, bien décidé à à se venger et à recouvrer son argent. Le v’la qui franchit à nouveau la porte de la “clinique”.

Berlaudiot, toi qui m’as guéri deux foués, fais quieuqu’ chose : Je perds la vue, j’y vois plus rien ! 

Berlaudiot : Désolé, mon pour’ gâs, mais pour c’te maladie là, j’on point d’remèd’ ... Tin don, v’la mille euros. 

Berlaudiot ! Mais c’est un billet de cinq cents qu’tu m’donnes, pas un billet de mille euros !.. "

Berlaudiot : Félicitations, Taillandier ! T’as r’trouvé la vue, te v’la guéri encore  eun’ foué ! Doun’ moué don cinq cents euros !



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