On vient d’apprendre par le journal Le Monde que l’industrie des pesticides encaisse un nouveau coup. Et, comme c'est rare, il faut le souligner ...avant d'arroser l'événement ! En effet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a publié, mercredi 16 janvier 2013, un avis scientifique sévère sur trois pesticides : clothianidine, imidaclopride et thiaméthoxame. Ces poisons sont commercialisés sous les noms de Gaucho, Cruiser, Poncho, Nuprid, Argento, et s’utilisent en granules ou en enrobage de semences. Pour l'EFSA, ils présentent tous un risque élevé pour les abeilles. Les graines sont gainées du pesticide avant d'être semées ; la plante sécrète ensuite le poison au fur et à mesure de sa croissance. Le danger, ce sont les poussières produites par les graines ou les granules pendant le semis, la contamination par le pollen et le nectar et, dans le cas du maïs traité par le thiaméthoxame, l'exposition par l'exsudation de gouttelettes d'eau imprégnées du pesticide auxquelles s'abreuvent les insectes, explique Domenica Auteri, pour l'agence européenne.
Un groupe d'experts mis sur pied en 1999 par Jean Glavany, ministre de l'agriculture était parvenu à des conclusions similaires à propos de l'imidaclopride (dans un rapport de 2003), qui avait conduit à l'interdiction du Gaucho en France. Puis en 2005 ce comité livrait des conclusions semblables pour le fipronil commercialisé sous le nom de Régent.
> Mais pour les OGM, ça n'est pas encore gagné, en effet, depuis l’apparition des premières cultures d’OGM en Europe il y a quelques années, les apiculteurs ne cessent d’alerter les pouvoirs publics sur l’impossible coexistence entre ces cultures et l’apiculture. Sous l’influence du lobby OGM et semencier, la Commission Européenne et les autorités nationales avaient fait la sourde oreille.
Cependant, un apiculteur allemand ayant constaté la présence de pollen de maïs OGM MON 810 dans son miel et a intenté une action en justice, et le 5 septembre 2011, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) a décidé que ce miel ne pouvait pas être commercialisé.
Nos gouvernants ne peuvent donc plus ignorer cette réalité : l’autorisation de cultures d’OGM en plein champ serait fatale à l’apiculture (miel, pollen, propolis) et à l’abeille.
Les enquêtes d'opinion disent que consommateurs européens ne veulent pas manger d' OGM ...et n'en veulent pas non plus dans le miel. Cette prise de conscience environnementale des citoyens est devenue telle que la Commission Européenne ne peut prendre le risque de sacrifier l’abeille au profit des multinationales de l'agro business. Il devient de plus en plus évident que la coexistence des cultures OGM en plein champ et de l’apiculture est impossible.
Cependant, depuis la décision de la Cour de Justice Européenne, les pressions et tractations engagées par le lobby pro OGM se poursuivent. L’arrêt de la Cour de Justice s’appuie sur le fait que le pollen de maïs MON 810 n’est pas autorisé à la consommation humaine, mais des manipulations juridiques qui permettraient de contourner cette interdiction dans le cas du miel sont à l’étude, au mépris de la transparence exigée par les consommateurs.
L’abeille est un élément indispensable de l’environnement, de la biodiversité, et un atout incontournable pour la pollinisation de nombreuses cultures. Déjà mise à mal par la pression des pesticides, elle pourrait tout bonnement disparaître de nos campagnes par décision politique, ou être accusée de disséminer les pollens OGM !
Face à ce risque, une pétition demande à John Dalli, Commissaire européen à la Santé et à la Consommation, et aux décideurs européens et nationaux de protéger l’abeille, l’apiculture et les professionnels de l’apiculture. Il faut, selon les initiateurs de la pétition :
Suspendre immédiatement et ne pas renouveler l’autorisation de culture en plein champ du maïs MON 810.
Bloquer l’avancée de tous les dossiers de plantes génétiquement modifiées nectarifères ou pollinifères.
Faire évaluer rigoureusement l’impact des plantes transgéniques sur les ruchers, notamment les couvains et les abeilles hivernales, et de rendre publics tous les protocoles et résultats.
Respecter le droit à la transparence pour les consommateurs.
Ils concluent en réaffirmant que le miel et les produits de la ruche doivent rester des aliments sains et naturels. Des paroles d'un bon sens incontestable.
> Je signe la pétition | Je télécharge la pétition.
> Lire le dossier OGM Les abeilles dans la tourmente sur Inf'OGM. >>> Lien.
Et aussi sur le même site web : Le miel contaminé par des OGM ne peut être mis sur le marché sans autorisation spécifique.
> Le site web de la pétition : http://www.ogm-abeille.org/
Liste des organisations appelant à signer la pétition : Agir pour l’environnement. Les Amis de la terre. La Confédération Paysanne. Fédération Française des Apiculteurs Professionnels. Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique. France Nature Environnement. Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales. Générations Futures. Greenpeace. Ligue de Protection des Oiseaux. Nature et Progrès. Réseau Semences Paysannes. Syndicat National d’Apiculture. Union Nationale de l’Apiculture Française. Groupement International d’Etudes Transdisciplinaires.
> DERNIÈRE NOUVELLE. Bio et OGM : la Commission européenne va consulter les consommateurs citoyens ! Le Commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos, a officiellement lancé mardi 15 janvier 2013, une vaste consultation – anonyme - des citoyens européens pour connaître les opinions sur le développement de l’agriculture biologique et les OGM dans l’Union européenne. On peut parier que le lobby OGM va s’employer à susciter des réponses, alors soyez nombreux, ne manquez pas de vous exprimer en répondant au questionnaire !
Voici le lien : http://ec.europa.eu/agriculture/consultations/organic/2013_fr.htm