Dans la plus grande opacité, la Commission Européenne a chargé le groupe "Indect" de mettre en place un outil d'espionnage des citoyens qui ressemble étonnamment à celui que la société française Amesys avait vendu à la Lybie. "Indect" sont des initiales qui signifient "Intelligent information system supporting observation, searching and detection for security of citizens in urban environment", c'est à dire en français et en clair : Système d’information intelligent pour l’observation, la recherche et la détection pour la sécurité des citoyens. Lancé en silence depuis janvier 2009, le programme européen de recherche Indect s'étale sur cinq ans et doit se terminer en janvier 2014. Budget d'investissement : plus de dix millions d'euros, mais on ne sait pas à ce jour combien le projet coûtera réellement à la collectivité.
Déjà, les fichiers d’Europol (baptisés "fichiers de travail à des fins d’analyse") portent sur des personnes "suspectées" ou condamnées, et plus largement sur ceux qui "pourraient commettre des infractions pénales" (des cas qui firent hurler en France lors de l’affaire du fichier “Edvige”), comme des données à caractère personnel révélant l’origine raciale ou ethnique, les opinions politiques, les convictions religieuses ou philosophiques, ou l’appartenance syndicale, ainsi que le traitement de données concernant la santé ou la sexualité. (Owni).
Au nom de notre sécurité, le groupe Indect est en train de travailler sur une sorte de super robot qui épluchera automatiquement tous les sites internet, les forums de discussions, les pages facebook et même nos ordinateurs personnels ! Mais la surveillance video n'est pas oubliée, un des outils permettra de détecter les "comportements anormaux dans la foule", grâce à des "capteurs acoustiques et vidéo" qui cibleront les hooligans, mais les manifestants ne seront pas oubliés. La finalité annoncée du projet est de détecter les menaces criminelles, d'en identifier les sources et de transmettre les informations aux autorités compétentes de manière automatique.
Les informations collectées seront traitées par des programmes qui seront en mesure de comprendre et d'enregistrer les relations entre les individus et les diverses associations ou organisations auxquelles ils appartiennent. Des dossiers seront automatiquement créés. Il en ressortira un énorme fichier extrêmement détaillé sur chacun d'entre nous. Il est même question d'y inclure le fichier ADN des Européens ainsi que leurs goûts et préférences. Une usine à gaz en somme !
L'utilisateur final d'Indect est la sécurité nationale c'est à dire la police, la gendarmerie et l'armée pour tout ce qui relève de la criminalité, du terrorisme, la gestion des migrations, la pédopornographie, le trafic d’organes ...etc. Les utilisateurs pourront effectuer des recherches par mots-clés pour répertorier toute page ou correspondance contenant des données sensibles. Le groupe Indect comprend d’ailleurs des "spécialistes" : la police d’Irlande du Nord, le quartier général de la police polonaise, les universités et pôles universitaires de technologie les plus pointus en intelligence artificielle (Grenoble, Madrid, Vienne, Wuppertal et York, notamment).
Mais il ne suffit pas de créer une super machine dans laquelle on entrera des mots clés pour obtenir des réponses, il faut encore que cette machine soit employée par des personnes dotées d'intelligence... Indect aura pour objet "la détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de violence." Mais qu'est ce que la prévision d'un comportement anormal où conduisant à la violence ? Indect ressemble plutôt un grand bazar liberticide conçu par le cerveau malade d'un docteur Folamour policier, qui sera dans les mains de quelques politiques et quelques flics supra nationaux (voire de quelques pandores un peu obtus...).
> Au nom de la lute contre le terrorisme, Indect nous espionnera et pistera chacun de nos faits et gestes. Alors que la Constitution garantit la liberté d'information et d'expression, que la loi protège le secret de la correspondance et des conversations téléphoniques, sommes nous condamnés à être contrôlés au moyen de l'Internet ? Indect viole plusieurs articles de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, parmi lesquels l'article 12 qui protège les citoyens contre les intrusions arbitraires dans la vie privée et du viol du secret de la correspondance, et l'article 19 qui assure aux citoyens le droit d'exprimer leurs opinions et de chercher recevoir et répandre les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.
La Commission Européenne (ce machin illégitime qui n'a jamais été élu par les citoyens, répétons le) est entrain de créer un Big Brother ! La science fiction retarde, Indect voit plus loin !
Ce programme est à rapprocher de celui du gouvernement états-unien qui veut rassembler les informations sur tous les individus de tous les états au moyen de leur passeport biométrique. Si, par hypothèse, le projet Indect se réalisait, il deviendrait alors facile de fusionner les fichiers ...le rêve d'un dictateur !
> Il est très étonnant qu'un projet d'une telle importance soit passé sous silence par le gouvernement, les députés et les médias. Il y a urgence à débattre de ce projet sur la place publique, connaître les intentions de ses auteurs et le détail des moyens d'action qu'ils envisagent.
Encore du boulot pour les citoyens, il va encore falloir informer les copains, envoyer des courriels et demander des explications à nos députés (et j'en oublie) !
> Sources :
Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/INDECT
Owni. Surveiller et punir en Europe : http://owni.fr/2011/05/26/eu-database-nations-surveiller-et-punir-en-europe/
Indect investigation : http://indect.investigation.overblog.com/
Le site du projet Indect : http://www.indect-project.eu/
Description du système Indect : http://fr.scribd.com/doc/99504165/INDECT-Traduction-de-la-Description-Architecturale-Du-Systeme
> Lire dans gilblog : Sommes nous espionnés ? http://www.gilblog.fr/vu_sur_le_web/sommes-nous-espionnes-.html
Surveillance des internautes. La Ligue Odebi met les pieds dans le plat : http://www.gilblog.fr/gilblog_archives/2007/vu_sur_le_web/surveillance-des-internaute.html