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Hadopi, le vote des députés du Cher, et les Picsou du disque.

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En votant la loi “Création et Internet” instituant l’Hadopi, une majorité de nos députés ont entériné l’inféodation du politique aux industries dites “culturelles” et à leurs lobbies. Deux députés du Cher, en s’associants aux députés godillots, ont montré leur peu d’intérêt pour les  berrichons internautes (ou pas) qu'ils ont pourtant le devoir de représenter. Ce sont Yves Fromion et Louis Cosyns (UMP) qui ont voté pour - Jean-Claude Sandrier (PCF) a voté contre.

Examinons aujourd’hui un des  prétextes invoqués par le gouvernement: la défense des intérêts des auteurs. Contrairement à ce qu’affirme la ministre Christine Albanel, avec Hadopi, les artistes ne gagneront rien de plus ! 

> Voilà comment sont répartis les gains sur la vente d’un CD vendu 13.34 Euros Hors taxes :  Distributeur : 5.18 € (39%) - Éditeur : 3.82 € (29%) - Producteur : 2.59 € (19%) - Interprète : 1.17 € (9%) - Auteur : 0.29 € (2%) - Compositeur : 0.29 € (2%).

Chacun peut constater que c’est le distributeur qui engrange le plus de gains (5,18€ - 39%), avec l’éditeur (3,82€ - 29%). Mais avec la musique téléchargée (qu’elle soit légalement payante, ou “piratée”), ces parts disparaissent ! Les premiers à vouloir freiner le développement de l’offre légale sur internet sont donc les distributeurs (en particulier les grandes surfaces), qui possèdent  le principal moyen de diffusion de la musique. Viennent ensuite pour la répartition des gains les producteurs (les maisons de disques), qui touchent 2,59€ (19%). Mais certaines entreprises se chargent elles-mêmes de l’édition et de la distribution, et peuvent encaisser jusqu’à 87% de la somme. Quant aux artistes, ils touchent en tout 1,75€ (13%), à se répartir entre eux. 

> Les offres légales de téléchargement sont insuffisantes pour répondre à la demande et les prix exagérés. Car tout de même, devoir payer 9,99 euros pour un album téléchargé en MP3 sans frais de distribution, sans boîtier, sans jaquette et sans livret, ça passe mal ! Les industriels de la musique et du cinéma, crispés sur leurs marges bénéficiaires, n’ont pas su s’adapter aux nouvelles formes de vente ouvertes par l’Internet. Le public qui achète des CD, des vinyles, des DVD, des MP3, et se rend à de nombreux concerts, ne peut pas comprendre pourquoi Yves Fromion, Louis Cosyns, et une majorité de députés godillots ont choisi la défense des bénéfices des industries “culturelles”, plutôt que celle des consommateurs.

> Contrairement aux allégations de Christine Albanel, la France avec son nouveau système répressif n’inspire pas le monde, au contraire, le Parlement Européen ainsi que de nombreux pays le refusent. Le vote de Yves Fromion et Louis Cosyns, fait que chaque internaute sera désormais considéré par l’État français comme un coupable potentiel et devra équiper son ordinateur d’un logiciel espion (spyware), qui enregistrera ses téléchargements, et permettra en cas de coupure d’accès de protester de son innocence.

En fin de compte en votant cette loi, Yves Fromion et Louis Cosyns se sont associés à un méli mélo hostile au progrès, à la création, à l’innovation, et aux libertés.

Plus de détails sur  http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/hadopi-ce-que-la-loi-ne-dit-pas-55621

Les votes, et les débats en direct, sur le site de l'Assemblée nationale  http://www.assemblee-nationale.fr/index.asp

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