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Comment le moins cher nous ruine !

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Les moins chers de France ! Des prix plus bas que bas ! Achetez plus, payez moins, et faites des économies ! Définitivement moins cher ! Achetez pour moins cher ! Ça serait dommage de dépenser plus ! Si vous trouvez moins cher, nous vous remboursons la différence ! Tout à  prix fous ! Ici, les plus bas prix !…..

Le “toujours moins cher” nous envahit. Partout on lit et partout on entend ce slogan, partout, que ce soit sur les panneaux des grandes surfaces et dans la publicité, dans les médias et les revues féminines, dans les discours du chef de l’état, de ses ministres. Le “toujours moins cher” va de pair avec le "coût du travail trop élevé” et le “réduire le budget de l’État”. Ces “toujours moins” prétendent s’appliquer à tout : du panier de la ménagère au budget de l’État, de l’automobile aux petits pois, du prix de la tomate au montant des impôts… la liste est interminable.

Dans la grande distribution, “moins cher” signifie des fournisseurs écrasés par des prix d’achat toujours plus bas (sans parler des marges arrières, et autres charges, imposées aux malheureux fournisseurs). Conséquence : les fournisseurs étranglés font pression sur les salaires de leurs employés ou délocalisent pour vendre à moindre coût, résultat: le nombre des chômeurs augmente. En l’occurence, seul le “pouvoir d’achat” des actionnaires  de la grande distribution se trouve amélioré ! * *

Les consommateurs croient bénéficier de la mondialisation. En achetant dans le "pays où la vie est moins chère", ils pensent soutenir la croissance des pays pauvres. En fait, ils se tirent une balle dans le pied ! Produire toujours moins cher… c'est au détriment de la qualité et des salaires. Quand l’industrie licencie et délocalise, cela signifie moins d’emplois et l’accroissement du chômage.

L’autre argument qui accompagne le “toujours moins cher” c’est : faire baisser le "coût du travail". Pour vendre moins cher et maximiser le profit des entreprises, la solution la plus facile et la plus efficace est de faire baisser les salaires. Car le but central de la mondialisation est d’augmenter la concurrence sur le marché du travail, notamment en délocalisant les entreprises de production. ...Avec pour conséquence la désindustrialisation, l'appauvrissement des salariés, et le déclin de la France et des autres pays occidentaux...

Au moyen d’une série d'accords internationaux (établis depuis 1995 dans le cadre de l'OMC), la déréglementation a permis aux multinationales de dissocier totalement le lieu de production du lieu de vente, en délocalisant leurs usines en Chine pour vendre “moins cher” leurs produits en France, en Europe, en Amérique du Nord, là où se trouvaient les consommateurs et le pouvoir d'achat.

Et voilà. En produisant ailleurs ce que l'on consomme ici, les emplois n'ont pas pu être maintenus localement et le dynamisme de la France ralentit.

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> Mais ce n'est pas tout. Le "toujours moins cher" est aussi un argument de la politique de l'état, on le nomme alors "réduire les dépenses de l'état, diminuer les prélèvements obligatoires, réduire la pression fiscale, réduire la dette de la France". ...etc.

Économiser, réduire le budget de l’État. Quand le gouvernement dit : il faut moins de fonctionnaires, cela signifie moins d’emplois, et donc l’accroissement du chômage. 

Quand le gouvernement dit : il faut gérer l’hôpital comme une entreprise, cela signifie moins de personnel de santé, ce qui veut dire moins d’emplois, l’accroissement du chômage, et la baisse de qualité des soins.

Quand le gouvernement dit : il faut moins d’enseignants cela signifie moins d’emplois, et l’accroissement du chômage, et la baisse de qualité de l’enseignement. 

C'est ainsi que la politique de l'état accompagne et soutient la politique des entreprises multinationales qui veulent toujours moins d'état, toujours moins de charges sociales et toujours moins d'impôts, toujours moins de coûts salariaux.

> En réalité, le “toujours moins cher” est une puissante machine à appauvrir… La conséquence est que des millions de gens (des américains, des européens et des français dans une moindre mesure), en ont fait la triste expérience en s’endettant de plus en plus pour vivre. 

"Le point de départ de la crise est la perte de solvabilité pour une partie des ménages emprunteurs de crédit immobilier" (Patrick Artuis). C’est à dire que c’est l’appauvrissement des consommateurs des États unis qui a provoqué leur endettement. De plus en plus endettés, ils n’ont pas pu rembourser leurs emprunts. En 2007, une crise financière née dans le secteur subprime de l’immobilier résidentiel américain a causé un tarissement du crédit, paralysant peu à peu le monde bancaire international. En 2008, la crise américaine se transforme en crise économique mondiale, en 2009 elle s'agrave encore...

> Mais, comme dans l'image du partage du gâteau, ce que les uns ont perdu de leur part, les autres l'ont gagné ! C’est ainsi que les 225 personnes les plus riches du monde cumulent un patrimoine global de 1000 milliards de dollars, l'équivalent du revenu annuel des 3 milliards de personnes les plus pauvres de la planète - soit 47% de la population mondiale. La fortune additionnée des 84 personnes les plus riches du monde dépasse le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1,2 milliard d'habitants. En 2002, 20% de la population mondiale possède 80% des richesses, avec plus de 80% des voitures en circulation, et consomme 60% de l'énergie, tandis que le milliard d'habitants les plus pauvres se partagent 1% du revenu mondial.

Le toujours moins cher, ça donne à réfléchir, non ? 


  • * * Au fait, savez vous que Carrefour (comme Walmart, Lidl, Aldi et Tesco) paye 30 € par mois le personnel de ses usines de confection textile au Bengla Desh et au Sri Lanka ? C'est ce qu'ils appellent “Luttons ensemble contre la vie chère”....


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