On savait déjà Nicolas Sarkozy piètre économiste (lui qui voulait importer en France les catastrophiques subprimes !), eh bien, ça se confirme avec son projet de travail du dimanche. Penser que le pouvoir d’achat est extensible est stupide: on voit mal comment les salariés pourraient dépenser le dimanche l’argent qui leur manque la semaine ! À moins de croire au miracle de la multiplication des pains, qui peut penser qu’une ouverture généralisée le dimanche conduirait à une augmentation globale du chiffre d’affaire du commerce français ?
Au lieu des créations d’emplois annoncées, c'est plutôt une nouvelle destruction d’emplois qui se produirait, notamment pour le petit commerce. L’ensemble des organisations patronales de l’artisanat et du commerce de proximité l’ont compris. Il en va de la survie de leurs entreprises. Car à chiffre d'affaire égal, les artisans et les commerçants de proximité emploient trois fois plus de personnel que la grande distribution.
C’est aussi une erreur sociale et une erreur de justice, car la loi n’est pas là pour régulariser les commerces qui aujourd’hui ouvrent dans l’illégalité. Si des enseignes enfreignent la loi, il faut les sanctionner. Ou alors pourquoi le gouvernement ne régularise-t-il pas généreusement tout ce qui est illégal ?
Comme ambition politique ça ne vole pas haut, en effet, la citoyenneté ne se réduit pas à l’acte de consommation ! Nicolas Sarkozy a une opinion des Français bien méprisante, pour lui sans doute la “civilisation” du caddie doit remplacer la famille, la culture, le loisir. Cette conception de la vie limitée à la consommation est une menace pour la sphère familiale, amicale, culturelle, sportive, spirituelle ou associative. Quelle vie privée, quelle vie de famille sans jours de repos hebdomadaire commun, alors que la société Française souffre d'une détérioration des liens sociaux ?
Il est faux de prétendre que les gens sont favorables au projet puisque 64% des français déclarent ne pas vouloir travailler le dimanche (Sondage IPSOS, décembre 2008).
Déplafonnement des heures supplémentaires, fin des RTT et des jours fériés, disparition du repos compensateur, possibilité de travailler jusqu'à 70 ans... depuis deux ans, la liste des reculs sociaux présentés comme des avancées du modernisme ne cesse de croître, alors que le chômage augmente. Mais elle pourrait encore s'allonger avec la fin du repos dominical des salariés. Plus de deux siècles de luttes sociales seraient ainsi effacés par une nouvelle ânerie de la politique libérale.
On constate les dégâts d’un libéralisme effréné et mondialisé, la récession est à nos portes, des banques s’effondrent, on laisse produire en orient ce qu’on pourrait faire chez nous, et pendant ce temps notre Président et sa majorité répètent comme des perroquets les versets du dogme libéral sur un air de Bérézina. Il y manquait un couplet, Nicolas Sarkozy vient d’ajouter celui du dimanche.
Résumé et adapté du site : Le dimanche, j’y tiens ! Site du collectif des amis du dimanche.
http://www.travail-dimanche.com/
On peut signer la pétition "Yes week-end" en cliquant sur ce même lien.
Quelque précisions. La loi actuelle n'interdit à personne de travailler, même le dimanche, mais impose aux employeurs de donner un jour de repos hebdomadaire à leurs salariés, le dimanche. Un ensemble de dérogations légales permet de lui apporter toute la souplesse nécessaire, particulièrement bienvenue en période de fêtes. Merci à tous nous commerçants, dont le travail exceptionnel et légal le dimanche permet à tous l'organisation de bonnes fêtes.