Un journaliste a rebaptisé Échappofix le "malheureux" Gérard Depardieu, depuis qu'il a annoncé sa décision de résider en Belgique. Il faut bien reconnaître que le talent de Depardieu n'a pas stimulé son sens de l'à propos, et qu'il aurait mieux fait de se taire et de rester simplement gaulois. Du coup, de nombreux people, médiacrates et bien pensants sont tombés sur lui ...abraraccourcix. Tout en n'en disant pas trop de mal, car tout de même, Depardieu-Obelix fait partie de la confrérix....
Dans sa lettre au Premier ministre, Depardieu déclare avoir payé en tout cent quarante cinq millions d'euros d'impôts. Bon. Mais réfléchissons un peu : c'était ce qu'il a payé pendant des années, sous le "matraquage fiscal" des gouvernements de droite, et il ne s'en plaignait pas à l'époque ! Pour un autre journaliste, qui a fait le calcul (à moins qu'un employé des impôts l'ait aidé), ça signifie que Depardieu gagne environ six mille euros par jour. Les royaltix de sa fortune en somme.
Alors pourquoi Gérard Depardieu choisit-il de se faire détester par une partie des français et de surcroit, pourquoi se couvrir de ridicule ? Pourquoi s'est-il placé au milieu du ring pour prendre tous ces coups ? A-t-il été conseillé par Jean-François Copé, Fillon Woerth, ou un autre expert de l'UMP, le fameux Communicationnix ? Ou tout simplement par son conseiller Fiscalix ?
En France vitupérer les impôts, essayer d'en payer moins (en trichant au besoin), en faire un sujet dans les médias, dissimuler une partie de ses revenus, encaisser et payer en espèces, placer son argent à l'étranger (de préférence dans un paradis fiscal), est un sport national. Et ce sont les autres Échappofix, les riches qui, malgré le bouclier fiscal et toutes sortes d'exonérations, de rabais et d'exceptions, sont les champions de ce sport. Un sport de haut niveau ...de revenus. Quant salariés, eux, ils n'échappent pas à l'impôt. Ils ne peuvent même pas essayer, puisque le montant de ce qu'ils gagnent (de plus en plus laborieusement), est communiqué aux services fiscaux par leurs employeurs !
Maintenant, je vais vous demander un peu d'attention : à cause de l'entrée de Enfumix dans le spectacle. Je vous explique : Enfumix est un druide Maléfix frère de Communicationnix. Donc Enfumix se dépense sans compter (avec l'aide de ses compères, les Médiatix et les Expertix - vous suivez ?), pour faire oublier l'augmentation du nombre des chômeurs, la hausse de la TVA, du gaz et de l'électricité, des impôts locaux... Et pour faire oublier que les impôts sont utiles. Car, même si l'État mérite des critiques pour sa gestion des fonds publics et certaines de ses stratégies, le produit de nos impôts est employé pour répondre aux besoins indispensables des français : écoles, universités, hôpitaux, routes, armée, police, justice, recherche, électricité... Et nos cotisations sociales alimentent les caisses la sécurité sociale, vous savez, l'assurances maladie, l'assurance vieillesse, l'assurance chômage... Avez vous remarqué que les Enfumix et les Expertix (ces grands prêtres de l'économie) trop occupés à réciter le dogme libéral ne disent jamais une chose évidente qui anéantirait tout leur discours. C'est que l'État, premier employeur et premier investisseur du pays, fait grandement vivre l'économie nationale. Les salaires des fonctionnaires et employés de l'État sont dépensés pour leur consommation dans tous les secteurs de l'économie, et les investissements publics (qu'ils soient de l'État, des régions ou des départements) font tourner l'industrie, le bâtiment, les trains ...etc.
Moins d'impôts pour moins de dépense publique, c'est la dégradation du service public, le ralentissement de la machine économique, et c'est le contraire du bon sens : ça fabrique plus de chômeurs ! Et ce ne sont pas les emplois aidés, contrats d'avenir, et stages parking qui changeront quelque chose. Vous avez sans doute remarqué la formule de François Hollande : "inverser la courbe du chômage". En effet, le Président "normal" ne dit pas : "créer des emplois", ni "rapatrier des productions en France", ni "réindustrialiser le pays", ni "lancer des grands investissements européens", ni "limiter les importations superflues"... En somme ce discours normal est aussi normal que le discours d'avant. Un discours qui nous ferait presque oublier que s'il y a des millions de chômeurs c'est qu'il manque autant de millions d'emplois (des emplois, pas des stages) !
Moralité, Enfumix et Médiatix sont complices de tous les Échappofix et Cupidix (j'allais oublier les Cupidix), et ils ont presque réussi à faire oublier les réalités en focalisant l'attention du public sur Depardieu. Heureusement, les réalités ont la vie dure. Ce qui ne les rend pas plus agréables, malheureusement.
Alors, on se retrouve vers la fin de 2013 pour mesurer les dégâts ? Les parix sont ouverts.
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