Voici quelques unes des déclarations entendues samedi 24 janvier à Ennordres. Commençons par Sylvain Pascaud, Maire d’Aubinges, Président de la Communauté de communes Hautes terres en Berry : “ La pollution est totalement défavorable au tourisme. À deux heures de Paris, nous voulons être le jardin des parisiens et non leur dépotoir !”
> Roselyne Duboin, Présidente du Syndicat de la propriété rurale du Cher, rappelle la position de son Syndicat :”Alors que la loi sur la qualité de l’eau est stricte et contraignante, le laxisme règne concernant l’épandage. C’est ainsi qu’un agriculteur locataire peut épandre des boues sans autorisation du propriétaire bailleur, mais c’est à ce dernier que l’on demandera de dépolluer. Il y a là une contradiction !”
> Willy Béteau : “Dans le département de l’Oise, les mesures effectuées ont montré qu’il faut 45 épandages des boues des stations locales de traitement pour atteindre le taux de saturation, mais il suffit de 2,5 épandages de boues d’Achères pour atteindre le même taux de saturation! Il faudrait 800 millions d’euros pour mettre la station d’épuration d’Achères en conformité avec les normes européennes, alors que la France est déjà condamnée à payer une amende de 300 millions d’euros pour non conformité à ces normes.”
La représentante de l’Indecosa CGT annonce que son association se joint au mouvement contre l’épandage et donne lecture de son communiqué, extraits : “...L’association départementale Indecosa CGT 18 exige que soit appliqué sans retard dans les circonstances présentes le principe de prévention et de précaution. En l’état actuel du débat et des éléments publics connus, les analyses effectuées sur ces boues d’épuration révèlent la présence d’éléments nocifs avec leurs incontestables conséquences pour la santé des populations concernées. Cet épandage de boues réparties sur des superficies magistrales de terrains ciblés représente un danger réel pour l’eau qui est un bien vital, accessible de droit à tout être humain. Pour répondre aux exigences de qualité de la ressource et aux besoins de la population actuelle et à venir, l’eau doit être soustraite aux logiques de marché. Elle impose une vigilance accrue sur les phénomènes de pollution d’origine industrielle ou agricole faisant porter de graves risque sur la santé des populations.”
> Pour compléter votre information, voici quelques lignes de la lettre de David Dallois, Conseiller général du Canton de la Chapelle d’Angillon à madame le Préfet du Cher (19 décembre 2008).
“Il me semble qu’aucune étude approfondie n’a été réalisée sur le territoire de la Sologne. En raison de sa nature sableuse, l’accumulation de phosphore et de souffre aboutira tôt ou tard dans les eaux de surface. En outre, il est permis de s’interroger sur l’état dans lequel se trouveront nos routes communales et nos chemins après le passage récurrent de camions 33 tonnes.
Cela étant, par décision en date du 5 décembre 2008, le CODERST a émis un avis favorable concernant ce projet d’épandage, et ce, en dépit de l’opposition des élus composant ledit comité. Aussi, vous me permettrez d’être surpris de cette décision.
Tout porte à croire qu’un arrêté préfectoral devrait autoriser les épandages. Si cela devait être, ces boues pourraient donc être épandues sur les terres d’un bailleur qui pourrait être au mieux, juste informé. Je suis plus que désappointé sur le sort réservé in fine au droit de propriété, qui certes n’est pas absolu, mais qui est tout de même l’un des fondements de notre société. Droit qui, au demeurant, est censé être protégé et garanti par l’État.
Je reste à votre disposition pour un éventuel entretien….”
> J’ajoute quelques phrases d’une intéressante interview de Tadeusz Trévit Président de l’association “Gâtinais Terre Vivante”, qui milite pour l’arrêt des épandages de boues de stations d’épuration dans sa région (La république de Seine et Marne, 20 janvier 2009).
“La République” : Quel est le principal risque que vous considérez dans l’épandage des boues d’épuration sur les terres agricoles ? Tadeusz Trévit : Le risque majeur est celui de la santé publique, et surtout pour les générations à venir. L’accumulation des substances toxiques pour l’homme, pour la chaîne alimentaire, pour les nappes phréatiques est incontrôlable. Malgré les déclarations des pouvoirs publics, on constate, comme avec l’affaire de Villebéon, où plus de 300 hectares ont été pollués par une dose de PCB dix fois supérieure à la norme, que les contrôles ne sont pas efficaces. Dans 40 ans, ou même bien plus tôt, faudra-t-il se réveiller avec une nouvelle catastrophe ? Nous ne voulons pas que ça se passe comme avec la vache folle ou l’amiante. En vertu de principe de précaution nous réclamons l’arrêt immédiat des épandages de boues. Et nous ne sommes pas les seuls, la grande majorité des agriculteurs n’en veulent plus sur leurs terres.
“La Republique” : Qu’attendez-vous des élus ou des pouvoirs publics ? Tadeusz Trévit: En priorité nous demandons que les pouvoirs publics, tiennent compte de l’opinion des gens, des avis des conseils municipaux, des appels des associations. Que cela se passe autrement que ces derniers jours dans le Loiret ou la commission d’enquête a rendu un avis favorable alors qu‘à la quasi unanimité les communes et des habitants avaient donné des avis défavorables à l’épandage. La démocratie n’a pas fonctionné. Nous produisons tous des déchets, et il faut bien les mettre quelque part. Mais nous demandons aux pouvoirs publics de mettre en œuvre les autres procédés qui existent comme l’oxydation par voie humide, déjà en place à Toulouse ou Nancy, ou même le lagunage comme à Egreville pour des sites plus petits. Les pouvoirs publics doivent tenir compte des arguments de tous et jouer leur rôle dans la transparence. Il faut arrêter les épandages maintenant.
http://www.larepublique.com/news/archivestory.php/aid/3641/Tadeusz_Tr_E9vit.html
> Les élus et représentants d’associations présents le 24 janvier à Ennordres. Hugues Duboin, Maire d’Ennordres (voir la photo). Alain Bardin, Maire de Saint Georges. François Mellot, Maire de La Chapelotte. Sylvain Pascaud, Maire d’Aubinges, Président de la Communauté de communes Hautes terres en Berry et Jean-Paul Robert, Maire adjoint. Michel Désir, Maire de Méry-ès-Bois et Olivier Desmier de Chenon, ancien Maire de Méry-ès-Bois. Gérard Clavier, Maire de Morogues et Luc Doumas, ancien Maire de Morogues. Roger Ledoux, Maire de Parassy. Bernard Ozon, Maire de Saint Palais. Jean-François Turpault, Maire de Neuvy-deux-clochers. Hugues Soligny, Maire-adjoint d’Henrichemont. Jean Pascaud APPMA Petite Sauldre. Danielle Desmoulières, RESPA. Madeleine Soligny, Les amis de La Borne. Willy Béteau, association Ensemble. Jean-Claude Léchelon, Nature 18. Indecosa CGT.
> Les associations qui appelaient au rassemblement. Les amis de La Borne. RESPA. APPMA Petite Sauldre. Bio Coop. Les Verts. Nature 18. Confédération Paysanne. Marie du Berry. L’association “Ensemble” de Méry ès Bois. Indecosa CGT du Cher.
> Le prochain rassemblement de la “ronde des communes” se tiendra le samedi 31 janvier à 10 heures à Aubigny sur Nère, salle de danse, Place de la Résistance, face à la Mairie. Yves Fromion, Maire d’Aubigny et député du Cher, offre aimablement un abri pour le rassemblement - sa présence sera confirmée ultérieurement.
> L'affiche est de Claire Grimond. On peut voir ses autres affiches sur l'excellent site Sauldre et Sologne dont voici le lien http://sauldreetsologne.hautetfort.com/