Lors de ses vœux à la presse le 6 janvier dernier, Madame le Préfet affirmait son penchant pour une recherche compulsive de terrains destinés à l’épandage …au risque de perdre la tête sous la cadence infernale de prise d’arrêtés d’autorisation d’épandage successifs, à la rédaction extravagante, qui sème la confusion dans les esprits déjà mal informés !
Déjà en 2009, au moment de l’enquête publique concernant le projet d’épandage de compost d’ordures ménagères de Bourges (Energy Déchet), la confusion régnait sous la plume du commissaire-enquêteur qui glissait des boues de station d’épuration au compost et du compost aux boues dans un rapport concernant l’épandage de compost d’ordures ménagères.
Que la presse, les lecteurs et le quidam du Cher, plutôt inquiets à juste titre de voir arriver ces déchets sur les terres agricoles, aient parfois pataugé dans les boues, composts de boues et autre compost urbain, c’est normal quand on n’est pas spécialiste !
Mais que le syndrome confusionnel atteigne le dernier-né des arrêtés d’autorisation d’épandage n°2010.1.062 du 8 janvier 2010 autorisant la société Energy Déchet à épandre dans le département du Cher le compost produit par l’usine qu’elle exploite sur la commune de Bourges, ce n’est plus un comité de pilotage des épandages qui s’impose, c’est une veille sanitaire de prévention!
Le diagnostic nous montre que ce nouvel arrêté préfectoral, bien paré de ses VuVuVuQue, parle de compost en référence à l’arrêté ministériel du 2 février 1998 … jusqu’à l’article 13… où, subitement, surgit l’arrêté interministériel du 8 janvier 1998 encadrant l’épandage des boues issues du traitement des eaux usées, et non l’épandage de compost d’ordures ménagères.
Tel un tic ou un toc, les boues de station d’épuration reviennent de manière bizarre troubler la rédaction d’un arrêté préfectoral autorisant le compost issu des ordures ménagères, alors qu’aucune boue de station d’épuration n’entre dans la fabrication dudit compost.
L’article 13 qui traite en particulier de l’organisme tiers indépendant de contrôle, cher au maire d’Aubigny, ne porte pas malheur, mais sa rédaction obnubilée par les boues sous l’égide d’un texte de loi vagabond révèle une sérieuse addiction à l’épandage de déchets de toute sorte, de toute provenance à tout prix sur les sols agricoles du Cher.
Ce symptôme confusionnel vient briser le symbole de la réglementation accomplie et souveraine que la Préfecture prétend incarner et dont la représentante disait en juin 2009 devant les élus du Cher "avoir mis la barre très haut en matière d’épandage."
Pas assez apparemment puisque l’esprit de ses services s'est embourbé dans cet excès d’arrêtés d’épandage, qui malheureusement nuira à l’avenir de l’eau, du sol, de l’agriculture, de la biodiversité, des générations futures dans le Cher…
Signé : Le boubologue de service.