L’activité de la La Miellerie de Neuilly (“Les Petits” entre La Borne et Neuilly en Sancerre), a commencé en 1991 avec la construction des bâtiments et les premières ruches, puis Yolande et Marc Jeanjean l’ont ouverte au public en 1994.
La Miellerie de Neuilly est ouverte de mai à septembre. Chaque année ce sont plus de deux mille visiteurs en moyenne qui viennent à la rencontre des abeilles… et de Yolande qui assure les animations du “Voyage au pays des abeilles. C’est ainsi que, assis à l’abri d’un grillage très fin on peut observer l’intérieur d’une ruche, ses cadres et ses rayons, contempler une reine, et entendre l’histoire des abeilles contée avec passion par Yolande. Mai, juin et septembre, sont les mois des groupes scolaires (environ mille sept cents enfants par an) qui viennent sur rendez-vous. En juillet et août, tous les jours et sans rendez vous, ce sont les visiteurs individuels et les familles (environ cinq cent visiteurs en moyenne).
Les pots remplis de miels aux belles couleurs transparentes qui sont alignés sur le comptoir portent des étiquettes aux noms évocateurs qui correspondent aux saisons et lieux de butinage et de récolte. Miel de printemps (colza et pissenlit), miel d’acacia (Val de Loire), miel de forêt du Pays fort, miel de forêt de Sologne, miel de tournesol (Champagne berrichonne), toutes fleurs du Berry, miel de bruyère (Sologne), miel de tilleul.
Marc est apiculteur depuis trente ans, Yolande est “tombée dedans comme Obélix dans la potion gauloise”, il y a vingt ans. “Pour moi c’est un monde magique et merveilleux, dit elle, je suis profondément touchée par le combat des abeilles pour survivre et par leur magnifique collaboration avec l’homme”.
Pendant que Yolande reçoit les visiteurs ou se consacre à l’exploitation, Marc s’occupe des ruches, les transporte sur de nouvelles zones de récolte. On le trouve aussi à la Mairie (il est maire de Neuilly en Sancerre), à moins qu’il ne soit pour quelques mois en mission en Afghanistan où il dirige des programmes de formation apicole, ou installe un réseau de coopératives….
Il y a treize apiculteurs dans le Cher, nombre d’entre eux viennent d’une école d’apiculture - il y en a deux ou trois en France. La profession s’est structurée, les méthodes de travail se sont modernisées, on pratique la sélection des espèces, la création d’hybrides. De nos jours les apiculteurs sont devenus des éleveurs d’abeilles et des récoltants. “Dans notre exploitation, ajoute Yolande Jeanjean, nous devons reconstituer chaque année de 20% à 50% du cheptel. En effet, dès 1991, nous avons constaté l’influence des pesticides comme le Gaucho sur le rendement des ruches, et ça n’a fait qu’empirer. Il faut ajouter d’autres facteurs négatifs, comme le raccourcissement de la saison de butinage (qui a réduit d’environ quarante cinq jours à cause de l’évolution des cultures), ou comme l’apparition du parasite varroa. Il y a vingt ans, ici nous récoltions vingt tonnes de miel avec sept cents ruches, mais en 2008 avec trois cents ruches nous n’avons récolté que trois tonnes et demi ! On a raison de dire que l’abeille est une sentinelle de l’environnement, il faut savoir que 40% de notre alimentation dépend de la pollinisation par les insectes - et principalement par les abeilles !”
Apparue avec les plantes à fleurs, l’abeille existe sur notre planète depuis plus de 80 millions d’années. Aujourd’hui, plus de 80 % de notre environnement végétal est fécondé par les abeilles, qui jouent un rôle prépondérant de pollinisateurs. Ainsi, près de vingt mille espèces végétales menacées sont encore sauvegardées grâce à l’action pollinisatrice des abeilles.
Près de 40 % de notre alimentation (fruits, légumes, oléagineux, etc...) dépend exclusivement de l’action fécondatrice des abeilles. Mais, aujourd’hui, après avoir survécu à tous les changements climatiques, les abeilles sont menacées par les mutations profondes de l’environnement dues notamment à des pratiques agricoles inadaptées - emploi abusif de produits phytosanitaires de plus en plus toxiques (gaucho, cruiser), OGM, remembrement, monoculture, ensilage, etc...).
En France, depuis 1995, près de 30 % des colonies d’abeilles disparaissent chaque année. En 10 ans, 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité. De 1995 à 2005, la production de miel en France a chuté de 30 % et les importations ont triplé.
C’est pourquoi l’UNAF (Union Nationale de l'Apiculture Française) a lancé l’action "L’abeille, sentinelle de l’environnement" pour alerter le grand public de cette situation inquiétante et tenter de protéger aussi bien l’abeille, que l’apiculture qui en dépend.
> Miellerie de Neuilly
Mai, juin et septembre, pour les groupes scolaires, visites sur rendez-vous. Juillet et août, tous les jours et sans rendez vous, visiteurs individuels et familles, la visite commence à seize heures.
“Les Petits” 18250 Neuilly en Sancerre
02 48 79 00 99. Fax 02 48 79 00 04
yolande-jeanjean@orange.fr
> Site Abeille, sentinelle de l’environnement.
http://www.abeillesentinelle.net/
> Le site de l’UNAF
http://www.unaf-apiculture.info/