Encore une fois, le sens de l’orientation des pingouins n’aura pas failli ! Les voici donc réinstallés sur leur site préféré, accompagnés pour cette migration d’une famille Inuit qui, au travers des sourires arborés par tous ses membres ne laissent aucun doute sur la joie qu’ils éprouvent de résider pour quelques mois au cœur de ce sympathique village de Pigny au sein duquel il fait si bon vivre.
Devant cette fidélité qui perdure dans le temps, il semblerait d’après certaines rumeurs qu’un comité de jumelage serait en voie de constitution. La ville qui serait pressentie serait Sisimiut, située à proximité du pôle. Des négociations sont en cours, mais les débats sont délicats car trouver des points communs entre deux cultures si différentes n’est pas tâche aisée...
Comment faire fusionner deux cultures, des territoires et des climats si différents ? Les experts sont à l’œuvre sachant qu’ils devront respecter les exigences de chaque culture afin que chacun puisse conserver son identité ainsi que ses spécificités. Les grands espaces naturels classés du "Grand Nord" devront accepter que Pigny n’ait pas pour vocation de devenir une réserve naturelle sous la pression d’écolos intégristes. Des cultures différentes peuvent très bien conjuguer des intérêts communs et développer ainsi de nouvelles pistes qui seront bénéfiques à l’enrichissement de la biodiversité. Il suffit d’ailleurs d’observer la colonie animale qui réside près de l’église. Ne voit-on pas cohabiter sur ce petit espace et de la manière la plus harmonieuse, un dromadaire, un âne, un bœuf, un mouton, deux poules (qui malheureusement ne sont pas des noires du Berry), et puis un nouveau venu en la personne d’un magnifique chat tigré à l’allure très décontractée, voire désinvolte. Tout ce petit monde comme sur l’arche de Noé, vit en parfaite harmonie tout en dégustant du bon foin de production locale en agriculture dite "raisonnée".
Par contre, il ne semble pas que de nouvelles naissances soient intervenues au sein de la famille pingouin, ce qui ne semble pas étonner le professeur Gonade qui travaille sur le sujet depuis un an déjà. En effet, d’après ce dernier, l’an passé nous nous étions quelque peu enflammés au vu des naissances de l’année précédente, mais force est de constater que les pollutions globales n’ayant aucunement diminué ainsi que l’application des traitements phytosanitaires, il serait logique que les conséquences sur la fécondité dans un premier temps se matérialisent au détriment des espèces les plus vulnérables. Pour information n’a-t-on pas vu sur le secteur autour d’une zone humide de la commune, muter une variété de grenouille verte en grenouille bleu pétrole suite à une contamination bitumeuse. Comme le commente le muséum de Paris qui a dépêché sur place ses cerveaux musclés : "c’est joli mais pour le moins inquiétant" !!!
Nous invitons donc les populations locales à venir observer, discrètement et à distance ces colonies animales qui résident à Pigny ; mais attention si vous cédez à la tentation de les nourrir, ce ne sera pas positif pour elles car elles deviendront alors trop dépendantes de l’homme et si, malgré tout, vous le faites pour les pingouins, ne donnez que des poissons sauvages, les poissons d’élevage étant largement contaminés par les OGM, les métaux lourds et les insecticides, selon la dernière publication de la revue "Nature" du professeur Lethal.
Alain Broglio Envoyé spécial à Pigny pour l’agence Cap Nord.