Après les manifestations unanimes contre l’antisémitisme on a le droit de s’interroger en voyant certains politiciens se délivrer des brevets d’antiracisme, alors même qu’ils pratiquent des politiques inhumaines à l’égard des migrants. Alors que leurs politiques antisociales nourrissent le terrain sur lequel prospèrent tous les racismes….
Une poignée de voyous haineux insultent, aussitôt des politiciens s'emparent de la chose, le moteur de l’orchestre médiatique fonctionne à plein régime. Résultat : le président du groupe d’étude sur l’antisémitisme à l’Assemblée nationale annonce qu’il va déposer un projet de loi ou de résolution contre ….l’antisionisme.
On part de quelques cris de haine dans une rue et on finit à l’Assemblée nationale avec un projet de loi liberticide qui, si elle était adoptée, créerait le délit d’opinion en France ! Ainsi, l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme, justifié par les agissements de quelques poignées de voyous, devient un mécanisme pour faire taire les voix critiques. Car, de nos jours, être nommé antisémite est une infamie.
Pourtant, dit l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), l’antisémitisme et les autres formes de racisme ne se limitent pas à des insultes de rue ou quelques graffitis. Il y a plus grave, et les exemples sont nombreux. On ne peut pas continuer à appeler à faire barrage au Rassemblement National en tenant des propos qui légitiment le racisme que l’on prétend combattre ; banaliser la parole islamophobe ; critiquer Salvini et refuser de faire accoster l’Aquarius en France ; organiser la chasse à l’homme noir à nos frontières ; instrumentaliser l’antisémitisme pour stigmatiser les gilets jaunes et faire taire la protestation sociale ; accuser d’antisémitisme ceux qui critiquent la politique israélienne à l’encontre les palestiniens ; se placer sur le terrain du racisme en désignant les roms, les arabes, les musulmans, les noirs, les asiatiques ; discourir sur l’égalité républicaine en ignorant les contrôles au faciès, les discriminations racistes à l’emploi et au logement ; ignorer avec hypocrisie que des tags appellent à tuer les arabes, à mettre dehors les nègres, les bicots, les arabes, les bougnouls.… Ça fait beaucoup.
Ajoutons qu’en 1938, à la conférence d’Évian sur les réfugiés, il y eut consensus pour abandonner à leur sort les Juifs fuyant le nazisme. On observe aujourd’hui le même consensus pour laisser se noyer les migrants en Méditerranée. Encore un parallèle édifiant.
Tous ces actes n’ont pour effet que de diviser l'opinion, ils permettent de désigner des boucs émissaires, une vieille méthode raciste qu’affectionne le Front National Rassemblement National. Ce sera, comme à d’autres moments de l’histoire, le migrant, le sans papier, le musulman forcément terroriste, le “Gilet jaune” forcément violent, antisémite, complotiste .…etc.
Qui a dit : “Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan” ? réponse : Le Président de la République.
Et c’est le même président Macron (pourtant garant des institutions) qui, récemment, tentait de réhabiliter le Maréchal Pétain, chef du régime collaborationniste de Vichy, estimant "légitime" de lui rendre hommage. Alors que la République a frappé Pétain “d'indignité nationale” en 1945.
Qui a dit en septembre 2016, lors de l’émission C à vous sur France 5, qu’il fallait donner aux musulmans “ le choix entre l’islam et la France”, que la France vivait “depuis trente ans une invasion” et que “dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées” se jouait une “lutte pour islamiser un territoire”, “un djihad”. Réponse : Éric Zemmour, abonné aux plateaux télé (condamné depuis pour ces propos haineux).
Qui a dit que l’équipe de France de football est black, black, black et qu’elle est ainsi la risée de l’Europe ? Réponse : Alain Finkielkraut qui stigmatise les habitants des quartiers et les musulmans qu’il accuse de ne pas aimer la France.
Le racisme ne se divise pas. Aujourd’hui, en quoi l’antisémitisme est-il un racisme à part comparé à celui que subissent les Noirs, les Arabes, les Roms, les musulmans ?
Il ne suffit pas de s’afficher pour la photo dans une grande manifestation consensuelle. Il ne suffit pas d’annoncer qu’on va “faire une loi”. Agir contre l’antisémitisme demande d’agir contre tous les racismes et demande plus d’exigence.
Car le racisme n’est ni le fait des Gilets jaunes, ni le fait des minorités. Il est celui des racistes, de certaines personnalités médiatiques, de politiciens et des gouvernements successifs qui ont organisé une société inégalitaire et violente. "Placer les juifs au cœur de la division sociale, c’est le rôle historique de l’extrême droite qu’assument aujourd’hui sans complexe les soutiens de Macron. Tous ceux qui reprennent cet agenda à leur compte font rigoureusement preuve d’antisémitisme” déclare l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) en conclusion d’un communiqué.
En effet, les racistes ne sont pas tous ceux que l’on croit.
> Source. Site web de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP). >>> Lien.