Avec la pandémie, on a vu se généraliser le téléchargement quasi obligatoire d’applications comme “Tous anti Covid” et “QR Code”. Et voici qu’arrive le “Passe sanitaire européen”. Comme si tous les Français possédaient un iphone (minimum 400 euros chez apple, tout de même) ou équivalent. On pourrait le croire en s’entendant dire que c’est ainsi que nous devons vivre désormais.
Déjà, il est impossible d’entrer en relation avec un service public sans posséder un ordinateur ou un téléphone mobile connecté à l’internet pour la moindre démarche administrative (et n’oublions pas l’indispensable imprimante).
Comment font ceux qui n’ont pas le matériel, qui ne savent pas s’en servir, et ceux qui n’ont pas les moyens financiers pour l’acquérir ? Et ils sont environ 25% des Français dans ce cas ! Et ne parlons pas des réseaux de campagne qui fonctionnent …quand il y en a, et qu’il n’y a pas de coupures.
Un monsieur âgé ayant perdu sa carte grise a obtenu à la gendarmerie un laisser passer valable trois mois. Et c'est au moment de faire une nouvelle carte qu’il n’a pu franchir la barrière numérique. Aucune de ses démarches auprès des administrations n'a pu aboutir. Exclusivement accessible par Internet, ce document était définitivement hors d’atteinte pour lui. Son fils venu à son aide a pu faire l’expérience du parcours harassant : questionnaire détaillé, jargon, mots de passe, informations et codes d'accès transmis seulement sur téléphone mobile... Déplorons cet état de l’administration ! Lutter contre l'exclusion numérique, voila une idée de réforme à laquelle notre président énarque si réformateur n’a pas encore pensé !
Il s’agit là d’un handicap. Outre les démarches administratives, un minimum de maitrise des outils numériques est devenu indispensable dans le cadre scolaire et universitaire, dans les entreprises, pour la recherche d’emploi, ou simplement pour échanger avec des amis et des parents.
On ne peut pas parler de progrès quand un quart des Français en est tenu à l’écart. Ce n’est pas sérieux, ce n’est pas crédible, c’est carrément mensonger (là je pense aux journaux qui s’en accommodent sans rien dire).
Et depuis quatre ans que Macron et son gouvernement sont aux manettes de l’État, cette évolution s’accélère et aggrave les conditions de vie dans une société qui est “à deux vitesses” depuis déjà longtemps. Décidément, nous ne sommes pas tous égaux en droit, et ceux qui nous gouvernent ne semblent pas disposés à rattraper ce retard.
Quant à ceux qui ont la “chance” d’être connectés et devront montrer “patte blanche” pour entrer au restaurant, au concert ou ailleurs, ils peuvent être certains que ces contrôles se multiplieront. Ils pourront être enregistrés puis tracés comme c’est le cas en Chine où l’on emploie les mêmes “technologies”, et aux États-Unis où l’espionnage des communications avait commencé avec une bonne longueur d’avance.
On nous assure que toutes les informations recueillies par l’État et ses sous-traitants (souvent des entreprises états-uniennes) seront détruites à la fin de la pandémie. Mais personne ne peut croire ce bobard pour bisounours.
Petit à petit, sous l’effet des infos télévisées distillant l’inquiétude par la répétition d’informations choc (avec presque deux ans de recul, on voit bien qu’il faut appeler ça de la propagande), nous avons accepté le confinement, le port du masque, la limitation des déplacements, la limitation des réunions, les limitations de l’accès à la culture et aux loisirs.
Faudra-t-il s’habituer ?
Est-ce que ça deviendra la norme ?
Que restera-t-il de nos libertés après tout ça ?
> Largement inspiré par un article de Marianne “Et si on déconnectait” numéro 1265 du 11 juin 2021.
> Lire sur Basta.mag: Doctolib : l’entreprise qui a récupéré le marché de la vaccination et nos données personnelles. >>> Lien.