Il est bien trop tôt pour pouvoir tirer toutes les leçons de ce qui nous arrive avec la crise du coronavirus. Néanmoins, un certain nombre d’évidences sont visibles…
Emmanuel Macron et son gouvernement savaient depuis, au minimum, le 5 janvier 2020, qu’un nouveau virus potentiellement dangereux circulait en Asie du Sud-Est. À cette date, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiait un communiqué disant que depuis le 31 décembre 2019 "des cas de pneumonie de cause inconnue détectés dans la ville de Wuhan, dans la province du Hubei, en Chine” Dans Le Monde, Agnès Buzyn déclare : "le 20 décembre, un blog anglophone détaillait des pneumopathies étranges. J’ai alerté le directeur général de la santé. Le 11 janvier, j’ai envoyé un message au président sur la situation. Le 30 janvier, j’ai averti Edouard Philippe que les élections ne pourraient sans doute pas se tenir".
La situation critique dans laquelle sont plongés les Français est largement liée à la gestion des gouvernements de Sarkozy et Hollande (et de Macron qui a poursuivi la même politique), qui se manifeste par la diminution des moyens de l’Hôpital public (diminution des budgets, réductions d’effectifs, de lits, de matériels…).
Depuis les années 2000, les gouvernements et les autorités de santé ont décidé de gérer les hôpitaux comme des entreprises selon des calculs de rentabilité. Ce fut au détriment de la santé des citoyens. De 2013 à 2017 les gouvernements ont fermé 95 Hôpitaux publics. En 15 ans, ils ont fermé 68 172 lits d’Hôpital.
Ajoutons la désorganisation du système de prévention :
Suppression des lits dans les services de réanimation qui sont vitaux dans ce type de crise.
Liquidation depuis 2012 de tous les stocks de masques nécessaires aux soignants en première ligne et à la population.
Délocalisation d'industries vitales à la production de matériel indispensable dans le cadre d'une épidémie virale (masques, tests de dépistage, réactifs pour tests, médicaments de sédation et curatifs…)
Absence de contrôle sérieux et de mesure de quarantaine du retour des zones épidémiques.
Sans oublier les mensonges du régime présidentiel (les masques, les masques !) dont il faudra un jour prochain établir la liste.
Les autorités de santé et le ministère sont contaminés par la façon de penser et les méthodes des industries pharmaceutiques.
Au-delà, c’est un système qui est incriminé. Ce système: c’est la financiarisation de l’économie, une vision purement budgétaire de très court terme des priorités, un ultralibéralisme qui a réduit les moyens de l’État, une croissance des inégalités qui diminue la capacité de résistance de la société, une mauvaise gestion des priorités, une vision à court terme aveugle et une absence de réflexion sur les conséquences de cette politique.
Le dogme néo libéral est appliqué par des politiciens médiocres qui s’entourent d’autres médiocres (même sorti de l’ENA, on peut être médiocre !). Pour eux, le summum de la pensée se résume aux principes de gestion des entreprises et à l’application des directives Européennes. Leur bible philosophique et leur projet politique sont calqués sur la logique du bilan comptable. Cette forme de dégénérescence est ce que j’appelle la pensée assistée par la calculette.
”Les grands rêves poussent les hommes aux grandes actions”, a dit André Malraux. En effet, Pasteur, Jaurès, Clémenceau, De Gaulle, le docteur Schweitzer, Jean Moulin, Jean Vilar et quelques autres… ont conçu des rêves et les ont réalisés sans être empêtrés dans la béquille de la pensée caculette.
> La matière de cet espèce d’éditorial/défouloir peut se trouver dans des articles publiés par Médiapart et AgoraVox.