Chaque fois que le cours du cacao perd vingt centimes à la tonne, il y a des dizaines de milliers de gens qui redescendent en dessous du seuil de pauvreté dans les pays producteurs. Cela ne suffit pas à faire remonter les cours, mais nous interdit de nous abandonner tranquillement aux lois du marché…a dit André Comte-Sponville…..
En exploitant le cas des extrémistes qui disent que les lois de la République doivent obéir à la loi de Dieu, de grands mameluks de la politique et de grand vizirs de médias ont répliqué avec bon sens qu’on ne serait pas en démocratie.
Ce qui est étonnant c’est que ces protestations émanent de personnages pour lesquels c'est la loi du marché qui est supérieure aux lois de la République ! C'est-à-dire une loi que les citoyens n’auraient plus droit ni de discuter, de modifier, ou d’annuler. C’est comme si la soit disant “loi du marché” était devenue une espèce de charia. Et Marcel Monin (maître de conférence honoraire des universités), dans un article paru dans AgoraVox le 7 septembre développe son propos, que je résume à ma façon dans cette page.
Ce ne sont pas des imams ou Moïse qui préconisent la loi du marché : cela a été imposé dans la constitution elle-même en 1992. La loi des marchés n’est pas inscrite dans les tables de la Loi de Dieu, elle est inscrite (il suffit de lire ces textes) dans le traité de Maastricht, réactivé par le traité de Lisbonne (et quelques autres traités).
Chaque jour, le président de la République, le gouvernement et les parlementaires, prennent des mesures d’exécution de cette loi “supérieure” aux lois des représentants du peuple. En répétant et en faisant répéter par leurs médias amis, pour le faire croire, que cette loi est la seule valable et la seule possible : retrait de l’État, déréglementations (notamment des acquis sociaux), décisions favorisant le jeu des affaires (sans considération pour l’intérêt national ou celui des Français) et privatisation des services publics, décisions permettant la mise en œuvre de règles “européennes” …etc.
Le tout, avec pour les ministres du culte de la loi-de-Maastricht-supérieure-aux-lois-de-la-République (préalablement choisis et soutenus financièrement et médiatiquement parmi ceux qui font croire aux citoyens qu’ils les représenteront et qu’ils veilleront à l’intérêt général une fois élus), la tâche d’avoir à gérer la “populace”. Lorsque cette dernière souffre des conséquences de la mise en œuvre de la loi en question et exprime sa souffrance et sa révolte.
Ainsi, le battage médiatique sur le cas de certains islamistes nous rappelle que la démocratie ne pourrait pas exister dans un régime politique dans lequel une loi dite de Dieu serait supérieure aux lois de la République.
Mais… il nous rappelle aussi que la démocratie n’existe en réalité plus dans un système (le nôtre) dans laquelle la loi des marchés est déjà supérieure aux mêmes lois.
….Et pour ajouter à la conclusion, gilblog vous offre (gratuitement) ces citations .
- La loi du marché n'est que la forme moderne de la loi de la jungle, a dit l’écrivain Yasmina Khadra…..
- Si le marché l'emporte sur la démocratie, il orientera la science dans des directions qui menaceront l’humanité, a dit Jacques Attali.
- Les lois du marché font que seule la demande solvable est comblée. Elles imposent l'ignorance délibérée du fait que l'alimentation est un droit humain, un droit pour tous, a dit Jean Ziegler.
> Source : AgoraVox. Les lois supérieures aux lois de la République… >>> Lien.