Margaret Thatcher est aussi célèbre pour son surnom de "dame de fer" que pour son fameux "il n'y a pas d'alternative" (there is no alternative), qui inaugura l'ère du marché triomphant. Depuis ce jour, "il n'y a pas d'alternative" a beaucoup servi. Il n'y a pas d'alternative au système. Il n'y a pas d'alternative au nucléaire. Il n'y a pas d'alternative à l'allongement de l'âge de la retraite. Il n'y a pas d'alternative à l'austérité, vient de déclarer Christine Lagarde. Il n'y a d'alternative nulle part. Nous n'avons pas le choix. Il faut faire comme on nous dit de faire.... Mais, au fait, y-a-t-il une ou deux alternatives ?
On entend parfois dans les médias "choisir entre deux alternatives", ou "prendre la première, la seconde alternative". C'est une erreur ! Car une alternative est composée de deux éléments entre lesquels il faut se décider. S'il y en a déjà deux, il n'est pas utile d'en ajouter...
Heureusement, l'association "Défense et promotion de la langue française (délégation du Cher), vient à notre secours...
> Le mot "alternative" désigne :
Le choix nécessaire entre deux possibilités, deux propositions, deux attitudes dont l’une exclut l’autre : Devant le danger, j’avais l’alternative de fuir ou de lutter ;
La succession de deux états différents revenant tour à tour (vieilli) : Le mois de mars présente souvent des alternatives de pluie et de soleil.
Dans cette dernière acception, alternative et alternance sont synonymes.
> Le mot "alternance" désigne une succession répétée, dans un ordre régulier (cf. ci-dessus) : L’alternance du jour et de la nuit est nécessaire à la vie.
Le mot alternance a également des emplois techniques, en particulier dans les domaines de l’agriculture, de la biologie, de l’électricité, de la géologie, de la linguistique, etc.
> Le mot "dilemme" désigne la nécessité de choisir entre deux termes contradictoires et également insatisfaisants d’une alternative :
Je suis confronté à un cruel dilemme, ma promotion professionnelle étant conditionnée par un déménagement hors de nos frontières : ou bien j’accepte et je ne verrai plus que très rarement ma famille, ou bien je refuse et mes espoirs de promotion disparaissent à jamais ;
Dans "Le Cid" de Pierre Corneille (acte I, scène 6), Rodrigue est devant un terrible dilemme, car il doit choisir entre le devoir et l’amour : s’il venge son père Don Diègue, il perdra l’amour de Chimène ; s’il choisit de garder l’amour de Chimène, il sera déshonoré.
> Merci pour cette chronique à "Défense et promotion de la langue française – délégation du Cher". DLF18 Les Thébaults 18510 Menetou Salon. 06 17 29 12 70. Courriel : dlf18@hotmail.fr Site web http://www.langue-francaise-cher.fr/