Samedi 26 juin de bonne heure, une petite centaine de manifestants étaient rassemblés à Aubigny sur Nère lieu de réunion de l'Association des Maires du Cher. On clignait des yeux sous le soleil, on donnait quelques poignées de mains aux maires de connaissance, on attendait Rémy Pointereau. On attendait aussi Catherine Delmas-Comolli (Préfet du Cher), et Michel Mercier (Ministre de l'espace rural et de l'aménagement du territoire).
Voici le texte intégral de la lettre que le collectif antiboues a remise à monsieur Rémy Pointereau, Président de l'Association des Maires du Cher et Conseiller général.
> Monsieur le Président,
A l'occasion de l'assemblée générale de l'association que vous présidez, nous souhaiterions que vous évoquiez avec les Maires du Cher le dossier d'épandage des boues-déchets du SIAAP.
Plus précisément, au regard des dernières décisions préfectorales (arrêté de la MESE, arrêté du 11 juin modifiant de l’arrêté d’autorisation d’épandage des boues d’Achères du 6 février 2009), il nous serait agréable que vous reveniez sur l'entretien que vous nous aviez accordé le 15 juin 2009 et plus particulièrement sur votre déclaration à la suite de notre exposé: « Avec un tel dossier, qu'attendent les Maires du Cher pour saisir le Tribunal Administratif ? »
Nous vous rappelons que seuls trois maires (Méry-ès-Bois, Blancafort et La Chapelotte) ont eu le courage politique de prendre une décision en cohérence avec le vote de leur Conseil municipal et dans l'esprit de la question que vous posiez.
En fin de compte, ce sont nos associations qui ont porté l'affaire devant le tribunal administratif d'Orléans.
En mars 2010, le SIAAP a du tenir compte de nos arguments devant leTribunal Administratif, et a annoncé la suspension des épandages jusqu'au 31 décembre 2010.
En mai dernier, le SIAAP et la Préfecture ont été mis en demeure par nos avocats de produire leurs mémoires en réponse en vue du jugement en annulation : or la Préfecture tente d'éviter un jugement sur le fond en rédigeant un arrêté modificatif à la demande du Siaap et en tenant compte des accusations contenues dans notre dossier d'étude.
Dans cet arrêté modificatif, quel cynisme d'attribuer au Siaap "le travail de vérification sur le terrain et d'analyse cartographique", alors que ce travail a été effectué par un collectif de citoyens en lieu et place des services de l'État !
Quel aveu d'incompétence que de s'opposer aux citoyens, puis de reprendre leur travail pour une nouvelle fois bafouer la démocratie !
Monsieur le Président, nous vous demandons de tirer les conclusions qui s'imposent :
Les Conseils municipaux avaient raison de se prononcer contre un projet désastreux pour les sols, la ressource en eau et la santé des habitants du Cher,
Les conclusions du Commissaire Enquêteur se trouvent aujourd'hui justifiées,
Le CODERST s'est prononcé sur un dossier dont il est maintenant prouvé qu'il était erroné,
L'étude menée par le Collectif citoyen de lutte contre les épandages des boues-déchets d'Achères est validée de fait par le récent arrêté préfectoral modificatif.
La Préfecture n'avait rien vérifié et s'est contentée de servir les intérêts du producteur de boues-déchets.
Sans vérifications en amont, il n'y en aura pas plus en aval.
La démonstration est faite par la préfecture elle-même que les intérêts du Cher ont été ignorés.
Comme le déclare en 2006, monsieur Gérard Mary, directeur du site d'Achères dans le documentaire canadien"tabou(e)" : "l'eau rejetée dans la Seine sera mieux épurée, mais plus de polluants seront piégés et se retrouveront dans le principal sous produit du processus épuratoire que sont les boues". L'objectif 2015 du bon état es eaux dans le Bassin Seine-Normandie sera atteint au détriment du Bassin Loire-Bretagne à cause des matières polluantes transférées dans le Cher pour l'épandage agricole.
L'enquête publique était une mascarade puisque le dossier était faux : la préfecture aurait du le refuser d'emblée.
Vous aviez raison, Monsieur le Président, le Tribunal Administratif était la seule voie possible, la démonstration en est faite.
Cependant, la Préfecture n'en tenant aucun compte, vous avez le pouvoir de faire changer les choses.
En vous appuyant sur votre association, demandez fermement que cesse cette sinistre affaire et que la préfecture enterre définitivement ce dossier inepte.
Dans l'attente, nous vous prions, Monsieur le Président, de recevoir nos respectueuses salutations.
Le collectif de lutte contre l'épandage des boues d'Achères (78) :
Les Amis de la Borne
Ensemble, Association laïque et solidaire de Mérié
Nature 18
RESPA, Rassemblement Protection Environnement St Palais et Alentour
ASMRCN, Association pour la Sauvegarde du Milieu Rural en Cher Nord
AVEC, Association de Veille Environnementale du Cher
SNE, Sologne Nature Environnement
HER, Harmonie Environnement Ruralité
Contact : avec18@laposte.net