En rendant visite à La Bouinotte, dont les bureaux sont comme chacun le sait à Châteauroux (eh oui, l’insatiable curiosité de gilblog le conduit parfois même jusqu’à Châteauroux !), j’ai bavardé avec Gilles Boizeau, qui préside aux destinées de la maison. Après quelques minutes passées à comparer les mérites septentrionaux du Haut Berry et les mérites méridionaux du Bas Berry et à échanger nos impressions de voyages, Gilles en est venu à m’exposer sa passion pour les polars. Il les aime au point qu'il leur consacre une collection baptisée Black Berry, dans la production de livres de La Bouinotte, et qu’il organise tous les ans un salon du livre policier à Châteauroux ! C’est dire s’il aime le polar.
”Je ne suis pas peu fier du petit dernier, intitulé Mémoire cash, écrit par un nouvel auteur au nom prédestiné de Jérémy Bouquin, me dit-il en me tendant l’ouvrage. Tu m’en diras des nouvelles”.
Décidé à relever le défi, j’ai lu Mémoire cash et je m’en vais vous en dire quelques mots en essayant de ne pas déflorer l’histoire (on n’est pas des sauvages, tout de même).
Le roman commence dans une chambre inconnue, en plein Berry profond. C’est là que le détective privé Jasper Zenderro se réveille ...et ne retrouve pas la mémoire.
La cervelle en plein brouillard, Zenderro doit reconstituer son passé, résoudre le mystère lié à une fusillade où un apiculteur braque la foule à la sortie de l’école, identifier des ennemis en forme de brutes redoutables, retrouver son identité, passer entre les balles qui sifflent, et échapper à la birette. Ouais, tout ça !
Le moins qu’on puisse dire c’est que dans les champs du Berry profond, la culture intensive produit des gnons à la tonne. Et dans les pages de Mémoire cash, la récolte de Zenderro sera exceptionnelle. Mais la clé de l’action et du mystère est-elle un journal clandestin dénonciateur ? Ou bien une autre affaire surgie de nulle part ? Zenderro saura-t-il se remettre des giboulées de gnons ? Retrouvera-t-il la mémoire ? Échappera-t-il aux tisanes, aux vapeurs nocives et à la birette qui s’acharnent sur lui ? Non, je ne dirai rien de plus, même en présence de mon avocat.
Bon, j’espère que vous êtes mûrs pour lire ce bouquin de la première à la dernière page et d’un seul trait, comme je viens de le faire (Gilles Boizeau a eu du flair).
À part le roman policier, Jérémy Bouquin écrit un peu de tout ; un peu de scénarios de BD, un peu pour la radio, un peu pour la vidéo. Ce berrichon auto-éduqué à grandes rasades de Série noire, se plaît à décrire la vie de tous les jours à condition de la faire tourner en vrille.
On attend son prochain polar de pied ferme.
> ”Mémoire cash” de Jeremy Bouquin. Éditions de La Bouinotte, collection Black Berry. Un livre broché de 280 pages. Format 12X18 centimètres. Prix 13,50 euros.