Les nouvelles histoires de Berlaudiot.
La Huguette (la femme à Berlaudiot), a rendez-vous chez Paul-Antoine Grosbois le médecin de la Charnivolle (vous savez bin, eul’ frère du notaire). Al’ est bin embarrassée pour s’espliquer, Huguette. A s’tortille su’ sa chaise tellement qu’on dirait qu’alle est assise su’ son chapiau d’messe. Enfin, a s’décide à causer…
C’est pas pour moué docteur c’est pour mon Berlaudiot d’mari. Comment que j’pourrais vous dire… J’voudrais bin qui s’occupe de moué au lit, si vous voyez…
Je crois avoir compris, vous aimeriez pouvoir raviver la libido de votre époux.
Euh, la libido, bin qui donc qu’c’est, docteur ? dit la Huguette, de plus en plus embarrassée. La v’la toute rouge, autant qu’si al’ avait avalé tout un champ d’babous.
Je veux dire que vous souhaiteriez rétablir le désir sexuel de votre époux, lui redonner de la vigueur. C’est bien ça ?
Dame oui, docteur….
Alors, je vais vous faire une ordonnance pour une boite de cachets de Viagra.
Mais y a pas moyen d’y fée prend’ eun’ pastille, Docteur ! Y veut même pas avaler eun’ aspirine quand il a des maux de tête, dit la Huguette.
Voila ce qu'il faut faire... Vous mettrez le comprimé dans sa tasse de café, et il ne remarquera rien ! Et je vous promets que Berlaudiot va péter le feu ( pardonnez moi l’expression). Revenez me voir après, pour me dire si le traitement s’avère efficace.
Quelques jours plus tard, la Huguette retourne chez le médecin.
Oh, Docteur, c’était terrib’, mais alors terrib’ !!!!
Ah bon ? Dites moi…
Eh bin, j'ai fait exactement comme vous z’avez dit. J'ai mis la pastille eud’ Viagra dans son café. Y l’a bu. Pi y m’a r’gardée d’un drôle d’air, et pi eul’ temps d’compter ni lune ni deux, il a bondi su’ ses pieds, il a balayé d'un coup tout c’qu’y avait su’ la tab’. Pi y m’a arraché mes affutiaux, pi y m’a jauchée coum’ eun’ bête. Coum’ ça, su’ la tab’ ! Mon dieu faut-ti faut-ti ! Docteur, c’était terrib’, mais alors terrib’ !!!!
Pourquoi terrible ? Y avez vous pris du plaisir ?
Dame bin sûr, docteur, du plaisir y en a eu ! J’avins jamais connu ça d’puis vingt-cinq années ! Et pis bin pu qu’ça ! Même que j’brâmais et pi qu’j’horlais et qu’je m’tortillais coum' un liron.
Eh bien, alors ?
Bin, j’oserai pus jamais rentrer au café d’la Zézette, j’ai trop honte !!!! D’main j’achète la machine, et Berlaudiot, j’y f’rai son nespresso cheu nous !
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