Les publicités pour les voitures électriques ont envahi les écrans de télé. En effet, le gouvernement envisage d’interdire la pub pour les voitures thermiques avec un nouveau projet de loi de Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique), et les annonceurs s’adaptent. En distribuant les subventions publiques pour la voiture électrique, le gouvernement nous promet le zéro pollution. Mais n’est-ce pas plutôt le contraire qui s’annonce ?
Car les voitures électriques, dans l'ensemble de leur cycle de vie (de la fabrication au recyclage) sont le contraire des autos propres que les industriels font miroiter. L’industrialisation des voitures électriques consomme trois à quatre fois plus d'énergie que celle des voitures thermiques conventionnelles, disent des chercheurs de l'Ucla (University of California). Elles sont même nettement plus polluantes avec leur fabrication, roulent avec une électricité produite par les très polluantes centrales nucléaires qui font 75% de l’électricité de notre beau pays, et les non moins polluantes centrales à charbon. Et je ne parle pas du recyclage des batteries. Bref, la voiture électrique, nouvel argument écologique du gouvernement Macron est une énorme fèque niouze !
Par quoi commencer ? Tiens, pif paf pouf, au hasard, commençons par la batterie. Allez, au poids, celle de la Tesla Model S qui pèse 544 kilos (le quart du poids de la voiture). Et bourrée de métaux rares.
Dans Le Canard enchaîné du 14 octobre, Jean-Luc Porquet nous donne les détails de la fausse nouvelle.
La batterie électrique étant affreusement lourde, tout le reste doit être léger. La carrosserie de la Tesla est donc en aluminium. Dont l'extraction très gourmande en énergie produit des boues rouges très toxiques.
Dans la batterie, on trouve 16 kilos de nickel. Mais le nickel est rare, sur cette terre. ”Le goulet d'étranglement de la transition énergétique se fera sur le nickel”, vient d'affirmer le patron français de Tesla (Les Échos, 6 octobre). Dans dix ans, il en faudra dix fois plus qu’aujourd'hui.
Et le nickel, poursuit Jean-Luc Porquet, c’est une vraie galère. Non seulement il faut aller le chercher dans des pays exotiques, l'Indonésie ou la Nouvelle-Calédonie, mais on ne le trouve jamais à l'état pur. Dans les minerais, il n'existe qu'en très faible proportion. Il suffit qu'ils en contiennent plus de 1,3 % pour qu'on les exploite ! Creuser, extraire, broyer, cribler, hydrocycloner, etc. Résultat: de colossales montagnes de résidus. La plupart du temps, on les déverse dans la mer. Tant pis pour la biodiversité.
Il faut aussi 15 kilos de lithium. Le lithium vient des hauts plateaux des Andes (3 000 mètres d’altitude minimum). Il faut pomper sous les lacs de sel asséchés pour extraire le lithium ce qui fait migrer l'eau douce vers les profondeurs.”Une catastrophe écologique”, disent les indiens, qui souffrent déjà du manque d'eau (Reporterre, 2 octobre).
Et c’est pas tout ! Il faut aussi 10 kilos de cobalt. On en extrait surtout au Congo. Mais le cobalt est ”associé au travail d'enfants qui creusent à mains nues dans des mines artisanales pour à peine 2 dollars par jour” (Les Échos, 23 octobre). Mauvais pour l’image, ça. Et mauvais pour les gamins.
Mais la pollution ne s’arrête pas là. Car les voitures électriques sont en réalité des voitures électro-nucléaires, appelons les choses par leur nom.
L’énergie électrique produite par les centrales nucléaires d’EdF est extrêmement polluante car les déchets radio-actifs s’accumulent et on ne sait pas les éliminer. Et l’entretien des centrales désormais vétustes, puis leur démolition feront aussi des déchets radio-actifs. Rien de tout ça n’est actuellement compris dans les factures d’EdF. Pourtant il faudra bientôt payer l’addition !
Le retraitement est le boulet de l'industrie nucléaire française : il produit des transports de matières radio-toxiques et chimio-toxiques sur les routes et les voies ferrées. 99% des combustibles usés retraités ne sont pas réutilisés et sont stockés au Tricastin ou à La Hague (ce qui n’est pas mieux qu’à Belleville).
Les combustibles MOX à base de plutonium produits à Marcoule sont ingérables et doivent refroidir et être confinés en piscine pendant plusieurs dizaines d’années….
C’est ce que nous rappelaient dans un communiqué les participants au rassemblement Zéro Nucléaire à Saint-Amand-en-Puisaye du 24 au 26 septembre dernier, venus célébrer l'abandon du projet de piscine d'entreposage de déchets nucléaires à Belleville.
Bref, la voiture électrique c’est une grosse fèque niouze ! À moins que ce soit une arnaque ? Ou un gros flop ? Je vous laisse conclure.
En attendant, pédalons et économisons nos voitures à essence, ça peut encore servir….