L'EPR de Flamanville est, de notoriété publique, un véritable fiasco industriel et un gouffre économique. Sa mise en route, prévue pour 2012 a pris onze ans de retard, et n’aura lieu dans le meilleur des cas qu’en 2023 ! Le coût de la construction de cette nouvelle centrale est passé de 3,4 milliards d'euros à 19 milliards d’euros environ (!) en 2019 selon les estimations de la Cour des comptes. Même chose pour le chantier en Finlande (douze ans de retard, triplement du budget) et en Grande Bretagne... Et l'EPR chinois (qui fonctionne, nous dit on) coûte 60% de plus que le budget initial, rappelle l’association Sortir du Nucléaire Berry-Puisaye dans un article du 20 novembre.
Instruit (?) de ces échecs, EdF prépare un nouveau modèle (EPR2) plus simple qui serait moins coûteux à fabriquer. Mais déjà les ennuis commencent puisque l'Autorité de Sûreté Nucléaire demande à EdF de revoir sa copie, notamment en matière de rupture des tuyauteries. Il y a aussi, la protection contre les agressions et les systèmes de sûreté sur lesquels EdF a rogné pour diminuer les coûts.
Mais ce n’est peut-être pas le pire… car des informations convergentes sont arrivées aux oreilles de l’association Sortir du Nucléaire Berry-Puisaye. Êtes vous assis ? EDF aurait commencé les opérations de séduction auprès des élus pour leur faire accepter la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires à l'intérieur du périmètre de la centrale de Belleville-sur-Loire !!!
Le 25 septembre dernier, lors d’une réunion d’élus de la Communauté de Communes Pays Fort-Sancerrois-Val de Loire, le directeur de la centrale de Belleville, serait intervenu au déjeuner à Sury-près-Léré pour déclarer ”désastreux” le fait que la piscine d'entreposage de 10 000 tonnes de déchets nucléaires ne sera pas implantée à Belleville et pour affirmer que, dans les années à venir, il faudrait que les élus acceptent l'idée qu’il y aura de nouveaux réacteurs de nouvelle génération à Belleville.
Mais une autre rumeur est venue aux oreilles de SDN Berry-Puisaye : les maires de Belleville-sur-Loire et Sury-près-Léré seraient invités par la direction nationale d'EDF pour les gagner à l’idée que Belleville serait choisi pour l'implantation de deux EPR nouvelle génération. Les autres sites seraient : Penly (en Seine Maritime), Gravelines (Nord-Pas-de-Calais), Bugey (Ain), Tricastin (Drôme)... Mais des oppositions commencent déjà à s'y exprimer !
Enfin, pour compléter l’opération de lobbying, une enquête parue opportunément le 17 novembre dans Le Berry Républicain, expose la dépendance du département au nucléaire en matière d’emploi. On pourrait imaginer meilleur argument à l'heure où la première centrale nucléaire Biélorusse a dû être arrêtée au bout de 24 heures de fonctionnement suite à une explosion de transformateur !
Non, l’énergie nucléaire, n'est pas propre et sans danger.
Les citoyens on droit à un vrai débat public à la place de ces manœuvres de lobbying !
> Pour en savoir plus, cet article de SDN Berry-Puisaye : Deux nouveaux réacteurs nucléaires à Belleville ? EDF déploie ses armes de persuasion. >>> Lien.