J’ai ri en découvrant un dessin de presse montrant un p’tit vélo électrique vert alimenté par une centrale thermique. Et je me disais qu’il eut été plus juste de montrer une centrale nucléaire, puisque c’est là que se produit l’essentiel de l’électricité en France. Alors, j’ai entrepris de modifier le dessin en conséquence. Puis de fil en aiguille, j’ai pensé à Belleville sur Loire et à la piscine d’eau radioactive à laquelle nous avons échappé, mais qui sera construite à La Hague ! Puis j’ai revu en film ce que les médias disent du nucléaire…
Le film du p’tit vélo vert commence avec EdF, qui produit l’électricité que nous consommons dans des centrales nucléaires, au moyen de la fission d'atomes d’uranium dont le minerai est contenu principalement dans le sous-sol africain.
On nous dit qu’une centrale nucléaire crée seulement 7 grammes de CO2 pour un kilowatt/heure produit, contre plus de 1000 grammes par kilowatt/heure pour les centrales à charbon. En comparaison c’est nettement moins polluant, j’en conviens. Mais si les centrales nucléaires sont baptisées écologiques, elles font des rejets radioactifs, thermiques et chimiques qui contaminent l’eau des fleuves, des mers et des océans, mais aussi l’air et les nappes phréatiques. Recharger la batterie du p’tit vélo, c’est tout de même polluant !
Elles génèrent aussi des déchets radioactifs qui s’accumulent parce qu’on ne sait pas comment les éliminer, et dont le coût, par conséquent n’est pas chiffré (mais ça doit coûter plus qu’un pneu de vélo). Les centrales devenues obsolètes au bout de trente à quarante ans ne sont plus sûres et doivent être démantelées, ce qui crée de nouveaux débris radioactifs qui s’accumulent. 99% de la radioactivité des combustibles utilisés pour la production d’électricité se retrouve dans ces rebuts dangereux. Alors, là c’est très très polluant.
Certes, la radioactivité des déchets produits par les centrales nucléaires décroît au fil des années, mais les 1000 premières années sont considérées comme les plus dangereuses ! 1000 ans de pollution radioactive, à part la malédiction du tombeau du pharaon, tous les records sont battus !
Après cet aperçu de l'impact environnemental du nucléaire, on ne peut affirmer sérieusement que l’électricité nucléaire est écologique. Il est donc faux de dire que c’est une énergie ”verte” !
- Le coût du nucléaire n’est pas maitrisé, au contraire il s’envole. Et EdF connaît des difficultés financières majeures.
Iter, l’usine nucléaire de recherche dont la France est si fière, ne produira pas un seul kilowatt d’électricité, mais elle devrait servir à faire avancer la recherche expérimentale pour éventuellement réaliser, d’ici la fin du 21e siècle, un réacteur de fusion capable de produire de l’électricité. Vous suivez ? En 2001 le coût du projet ITER était estimé à 5 milliards d’euros ; en 2019 il dépasse les 20 milliards... qu’en sera-t-il dans 5 ans, 20 ans et au-delà ?
Depuis le début de la construction, les coûts de l’EPR de Flamanville (une autre usine dont la France s’enorgueillit), se sont envolés, passant de 3,3 milliards d’euros en 2006 à 12,4 milliards en octobre 2019. Selon la Cour des Comptes, pour savoir ce qu’aura coûté le réacteur en 2023 (année prévue pour son démarrage), il faut ajouter les "coûts complémentaires" d’un montant de 6,7 milliards d’euros (dont plus de 4 milliards de frais financiers). Ce qui portera le coût total du réacteur à 19,1 milliards d’euros !
EdF est engagée dans une vaste opération de maintenance destinée à prolonger la durée de vie des réacteurs au-delà de quarante ans, appelée “grand carénage“, pour un coût officiel de 50 milliards d’euros. Mais, l’ASN et la Cour des comptes s’inquiètent de la sous-évaluation du coût de ce chantier, qu’elles estiment plutôt autour de 100 milliards d’euros.
Alors que ses coûts et ses charges augmentent, EDF n’arrive pas à enrayer le déficit : malgré le plan de 10 milliards d’euros de cession d’actifs, la dette atteignait 69.3 milliards d’euros en 2018. Entre remboursement de ses dettes, travaux lourds sur les réacteurs, pertes de parts de marché et hausse des coûts du nucléaire (dont ceux de démantèlement et de gestion des déchets notoirement sous-estimés), EDF ne peut s’en sortir sans le soutien de l’État et des contribuables.
Il faudra donc mettre la main au portefeuille, que ce soit en payant les factures d’EdF ou en payant les impôts.
En conclusion, il est donc faux de dire que l’électricité nucléaire est une énergie peu coûteuse.
Et si vous achetez un jour un p’tit vélo vert, n’achetez pas un vélo électrique….